Loading Page: Glencore négocie un accord avec le canadien Tantalex, pour son premier investissement dans le lithium en RDC - RDC finance - RDC économie: toute l'information économique de la RDC

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Selon les prévisions, la demande de lithium pour les batteries des VE passera de 75 000 tonnes en 2020 à 1,4 million de tonnes en 2030. Forte de ses vastes ressources, la RDC aspire à produire du lithium, ce qui ferait un minéral stratégique de plus dans sa manche, après le cobalt, l’étain, le cuivre, etc.

En RDC, la compagnie canadienne Tantalex Lithium Resources a conclu en fin de semaine dernière un protocole d’accord avec Glencore selon lequel ce dernier financera en partie le développement de son projet de résidus de lithium Manono.

Si les négociations sont concluantes, il s’agirait du premier investissement du groupe minier suisse dans le lithium congolais, alors qu’il est déjà présent dans le pays sur deux autres minéraux essentiels à la transition énergétique, en l’occurrence le cuivre et le cobalt.

Selon les détails du protocole d’accord, Glencore obtiendra en échange du financement le droit d’acheter et de commercialiser le lithium qui sera produit à Manono. Le financement lui-même sera réparti en trois tranches, une première de 2 millions de dollars et une deuxième de 3 millions de dollars. La dernière tranche porte sur le financement du tiers des dépenses en capitaux requises pour le projet, sous réserve d’un certain nombre de conditions.

Selon des estimations relayées par plusieurs médias internationaux, le capital nécessaire au développement du projet serait de 150 millions de dollars, ce qui implique que l’investissement de Glencore dans le projet totalise environ 55 millions $. Il faut toutefois noter que dans une mise à jour opérationnelle datant de juin dernier, Tantalex indiquait être en train de finaliser l’évaluation économique préliminaire (PEA) du projet. La compagnie n’en a pas encore publié les résultats.

« Glencore possède déjà des opérations minières très bien établies en RDC […]. Leur expérience et leur expertise dans le pays seront cruciales pour développer davantage nos activités en RDC. L’engagement de financement du CAPEX est une étape importante dans la réduction des risques associés au projet et dans la réalisation de notre objectif de devenir le premier producteur de lithium en RDC », a commenté le PDG de Tantalex, Eric Allard.

Un partenariat pour faire de la RDC un producteur de lithium 

Dans ses communications autour du projet de résidus de lithium de Manono, Tantalex indique que son but est de devenir le premier producteur de lithium dans le pays. Alors que la richesse du sous-sol congolais en lithium ne fait pas de doute, le pays n’en produit pas encore.

Elle était pourtant sur une bonne lancée avec un autre projet plus grand piloté (toujours dans la région de Manono) par AVZ Minerals. Cependant, les travaux sur ce site sont au ralenti depuis un moment, car le gouvernement n’a pas répondu favorablement à la demande de permis minier introduite par la compagnie australienne.

Après avoir annoncé en mai 2022, la signature du décret d’attribution du permis par la ministre des Mines Antoinette N’Samba Kalambayi, AVZ a indiqué en février dernier l’annulation de l’arrêté en question par la même autorité.

Un différend pour le contrôle du projet oppose par ailleurs AVZ à la compagnie d’Etat Cominière, devant la cour d’arbitrage de la Chambre de commerce internationale à Paris. En attendant que la situation se débloque, il sera intéressant de voir les prochains développements sur le projet de Tantalex.

Selon une estimation datant de janvier dernier, le site héberge des ressources mesurées et indiquées de 5,46 millions de tonnes, à une teneur de 0,72 % de Li2O, et une ressource minérale inférée de 6,63 millions de tonnes, à une teneur de 0,49 % Li2. Si plusieurs sites spécialisés font état d’une entrée en production possible pour 2025, soulignons que plusieurs défis restent encore à relever pour la société qui n’a pas encore publié la PEA du projet, laquelle évaluation est souvent suivie d’une étude de faisabilité. La compagnie doit également trouver le capital restant et obtenir les autorisations réglementaires en RDC.

Pour le pays d’Afrique centrale, les enjeux sont plutôt simples à comprendre. Premier producteur mondial de cobalt et leader de la production africaine de cuivre, la RDC qui produit également plusieurs autres matières premières comme l’étain, le coltan, etc., veut ajouter le lithium à cette liste. Il s’agirait alors d’un nouvel atout dans sa manche sur le marché des matières premières stratégiques, essentielles pour le monde de demain.

Le pays collabore également avec la Zambie sur un projet de développement d’une industrie locale de fabrication de batteries électriques, qui nécessitent plusieurs de ces minéraux.

Louis-Nino Kansoun / Ecofin

 

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