La Société générale des carrières et des mines a vu arriver une nouvelle direction à sa tête, alors que l’État congolais cherche à rééquilibrer les partenariats avec les entreprises internationales
Faire de cet acteur clé du secteur minier en RDC, un vrai pilier de l’économie congolaise. C’est la feuille de route de la nouvelle direction, nommée en décembre 2021, de la Société générale des carrières et des mines (Gécamines), détenue à 100 % par l’État congolais.
Félix Tshisekedi a en effet mis fin à l’ère Albert Yuma, à la tête de la société depuis 2010, en nommant un autre Katangais, Alphonse Kaputo Kalubi, pour le remplacer au poste de président du conseil d’administration. Ce dernier est secondé par un nouveau directeur général, Ntambwe Ngoy Kabongo, qui a fait toute sa carrière dans la production de cuivre et de cobalt avant d’être l’adjoint de l’ex-DG de la Gécamines, Sama Lukonde Kyenge, à partir de 2019.
Rééquilibrage des partenariats
En février, Félix Tshisekedi a enfoncé le clou, poussant hors du secteur minier Dan Gertler, autre proche de l’ancien chef de l’État Joseph Kabila. Selon l’exécutif, l’accord conclu avec l’homme d’affaires israélien doit permettre à la RDC de récupérer des blocs pétroliers et actifs miniers évalués à plus de 2 milliards de dollars. « La Gécamines (324 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2020) tient à la récupération d’actifs pour lui permettre de redevenir producteur et de bénéficier de juteux revenus en lieu et place des royalties limitées du passé », assure à Jeune Afrique une source interne de la société, ajoutant qu’une des priorités est le « rééquilibrage des participations dans les différentes joint-ventures conclues sous Albert Yuma ».
LES COMPTES SONT GREVÉS PAR LES NOMBREUSES PENSIONS DE RETRAITE À VERSER ET LES CHARGES LIÉES À UN PERSONNEL VIEILLISSANT
Au-delà, les défis sont considérables : relance de la production, modernisation d’un outil industriel fortement détérioré et des infrastructures connexes, sans oublier les exigences de responsabilité sociétale et environnementale. Et les obstacles de taille.
Le FMI, à la fois bâton et carotte
« Le renouveau des acteurs est fondamental, car il peut consacrer une vraie révolution dans le secteur minier congolais à condition qu’il y ait de la volonté », reprend la même source. Or il est encore tôt pour juger l’action de l’actuelle équipe qui devrait dans un premier temps, selon nos informations, reprendre le plan d’action lancé par l’ancienne administration de Sama Lukonde.