L’homme d’affaire israélien, accusé de corruption dans le secteur minier congolais, a appelé jeudi 13 mai à la tenue d’une « Table ronde de clarification ». Il réagissait ainsi au nouveau rapport des organisations de la société civile réunies au sein de la synergie « Le Congo n’est pas à vendre » (CNPAV) dans un rapport publié la veille à Kinshasa. Selon ce document, la République démocratique du Congo est confrontée à des pertes pouvant atteindre au minimum 3,71 milliards des dollars américains dans le cadre d’accords miniers et pétroliers suspects conclus avec Dan Gertler.
Ce rapport, intitulé : « Des milliards perdus, Enquête financière sur les transactions de Dan Gertler dans le secteur extractif », souligne qu’à ce jour, la RDC a déjà perdu 11,95 milliards de dollars. Si le pays ne prend aucune mesure immédiate pour réexaminer ces contrats, il risque de perdre 1,76 milliard USD supplémentaires en paiement des royalties à des sociétés détenues par Dan Gertler, insiste ce document.
La même source rappelle que des allégations de corruption poursuivent Gertler depuis des années. Il aurait secrètement acquis des permis miniers ou pétroliers à prix cassé auprès du gouvernement congolais ou d’entreprises minières d’Etat, avant de les revendre à des partenaires internationaux ou encore à l’Etat congolais, poursuit Le Congo n’est pas à vendre, citant le Département du Trésor américain.
Par ailleurs, la synergie constate que le Président Félix Antoine Tshisekedi, n’arrive pas à ce jour à juguler cette « hémorragie financière. »
« Informations erronées »
Dans un communiqué de presse parvenu jeudi à Radio Okapi, Dan Gertler invite la plateforme CNPAV à une « Table onde de clarification. » Ce forum projeté par Dan Gertler pourrait se tenir à une date et à un endroit qui seront retenus de commun accord par les deux parties.
Il sera question de clarifier certaines incompréhensions et informations « erronées » contenues dans le texte du CNPAV, souligne la même source. « Notre volonté est de tenir cette activité au plutôt », conclut-elle.
La licence, qui avait été accordée par Washington à Dan Gertler le 15 janvier 2021, a été révoquée en mars, réactivant ainsi les sanctions contre le milliardaire israélien. Soupçonné d'avoir signé des « contrats miniers et pétroliers opaques et entachés de corruption » en RDC, Dan Gertler avait été placé en décembre 2017 sous sanctions du département d'Etat américain. Il lui est notamment interdit d’opérer des transactions en dollars et de travailler avec des citoyens américains. Washington l'accusait d'avoir faire perdre à la RDC « 1,36 milliard de dollars de recettes » fiscales dans les années 2010, sous la présidence de Joseph Kabila.
Radio Okapi