Accusé de corruption, ce milliardaire a fait fortune dans le secteur minier en République démocratique du Congo. L’administration Trump avait allégé les sanctions dont il faisait l’objet aux Etats-Unis depuis 2017.
Le répit aura été de courte durée pour le milliardaire israélien Dan Gertler. Les Etats-Unis ont rétabli, lundi 8 mars, les sanctions contre ce magnat qui a fait fortune dans le secteur minier en République démocratique du Congo (RDC). Accusé de corruption, il était dans le viseur des autorités américaines depuis 2017 et ne pouvait notamment plus manipuler des dollars, la devise en vigueur en RDC.
Ces mesures coercitives avaient été allégées en janvier par l’administration Trump. Une licence avait été accordée à Dan Gertler et à certaines de ses entreprises, lui permettant de faire à nouveau des affaires aux Etats-Unis et de voir ses avoirs débloqués, s’était alarmée l’ONG anticorruption The Sentry. Un assouplissement « en contradiction avec les intérêts américains de politique étrangère en matière de lutte anticorruption dans le monde entier, dont les efforts (…) visant à combattre la corruption et promouvoir la stabilité en RDC », a expliqué, dans un communiqué, le porte-parole du département d’Etat, Ned Price.
« Rétablir les sanctions permet de relancer les efforts anticorruption congolais et américains », a salué, dans un communiqué, le cofondateur de The Sentry, John Prenderga. Selon plusieurs ONG, dont Global Witness, l’homme d’affaires avait toutefois réussi à réorganiser son empire. Il avait pu continuer à opérer sans être inquiété à Kinshasa, en ayant recours à des sociétés-écrans.
Spécialiste des circuits financiers offshore, Dan Gertler est considéré comme un pilleur des richesses congolaises par des ONG locales comme occidentales. Ce proche de Joseph Kabila, l’ancien président de RDC, aurait fait perdre plus de 1 milliard de dollars de revenus à l’Etat congolais, dans un pays qui compte parmi les plus pauvres de la planète.
Le monde