Depuis 2020, le trafic Internet s’intensifie sur le continent au même titre que la demande en connectivité à haut débit. Le marché de l’Internet, en pleine croissance, attire les investissements des acteurs mondiaux du secteur.
Deutscher Commercial Internet Exchange (DE-CIX), le plus important point d’échange Internet (IXP) au monde en termes de trafic, a annoncé la mise place de plateformes d’interconnexion en République démocratique du Congo (RDC), en Libye et au Nigeria ; le point de départ d’un plan d’expansion à travers l’Afrique. L’entreprise allemande affirme vouloir passer de ces trois premiers pays, d’ici à la fin 2022, à neuf, dont le Cameroun, le Congo, la République centrafricaine, le Tchad, le Niger et le Soudan.
La société utilise son modèle de partenariat DE-CIX as a Service (DaaS), couplé à une stratégie axée sur des partenaires distincts dans les trois pays initiaux, pour mettre en place des échanges Internet locaux. L’Africa Congo Internet Exchange (ACIX) fonctionnera à Kinshasa, en RDC, avec le fournisseur d’accès et d’hébergement local United. L’Africa Cloud Interconnection Exchange (AF-CIX) fonctionnera dans le centre de données Rack Centre à Lagos, au Nigeria. En Libye, le DE-CIX travaillera avec la Libyan International Telecom Company (LITC) à Tripoli.
Selon DE-CIX, les trois nouvelles plateformes africaines devraient être opérationnelles d’ici la fin de l’année 2022, offrant des capacités internationales et des services d’interconnexion de nouvelle génération, y compris la connectivité cloud, sur leurs marchés respectifs.
L’expansion africaine de DE-CIX intervient dans un contexte marqué par l’intensification du trafic Internet à travers le continent soutenue par la transformation numérique et les nouveaux modes de consommation numériques des populations. De plus, la région accueille un nombre croissant d’infrastructures de câbles sous-marins en fibre optique, dont Equiano de Google et 2Africa de Facebook.
Selon l’Internet Society (Isoc), l’Afrique devrait investir davantage dans des points d’échange Internet pour améliorer la connectivité sur le continent et réduire les coûts d’accès en se basant sur l’expérience du Nigeria et du Kenya. Les deux pays qui n’échangeaient que 30 % du trafic Internet localement en échangeaient près de 70 % en 2020 grâce aux IXP. Les IXP, en permettant l’échange local de trafic local, économisent sur les coûts de transit IP internationaux importants, récurrents et coûteux ; la latence diminue considérablement et augmente l’utilisation du contenu et par ricochet les revenus des FAI.
« Nous allons commencer par trois marchés complémentaires : Le Nigeria est un moteur économique puissant qui contribue à une énorme quantité de contenu numérique africain ; la RDC a une excellente position géographique pour faire le pont entre l’est et l’ouest dans le corridor équatorial africain ; la situation géographique unique de la Libye, au cœur de la côte nord de l’Afrique et face à l’Europe, offre une voie alternative pour le trafic et la connectivité à faible latence entre l’Afrique et l’Europe », a déclaré Ivo Ivanov (photo), président-directeur général de DE-CIX International.
Isaac K. Kassouwi / Ecofin