Le 20 août dernier, un arrêté du gouverneur de la province minière du Sud-Kivu a interdit de toute activité six entreprises minières chinoises implantées sur sa juridiction. La décision a relancé le débat sur la colonisation du sous-sol africain par Pékin.
La Chine soutient la RDC dans la répression des activités minières illégales. C’est ce qu’on peut retenir d’une série de messages postés mardi 14 septembre sur Twitter par Wu Peng, un cadre du ministère chinois des Affaires étrangères qui a indiqué que les autorités de Pékin ont ordonné aux six entreprises minières chinoises interdites d’activités par le gouverneur de la province du Sud-Kivu de plier bagage et quitter les sites « dès que possible ».
« En outre, les entreprises concernées seront punies et sanctionnées par le gouvernement chinois. Les autorités concernées du Fujian et d’autres provinces mènent des enquêtes et prendront des mesures. Nous ne permettrons jamais aux entreprises chinoises en Afrique de violer les lois et règlements locaux », a-t-il ajouté.
Pour rappel, c’est le 20 août dernier qu’un arrêté provincial a ordonné à BM Global Business, Congo Blueant Minerals, Orientale Ressource Congo, Yellow Water Ressource, New Continent Mineral et Groupe Cristal Service, la suspension de leurs activités. Le gouverneur du Sud-Kivu, Théo Kasi, leur reproche notamment de faire de l’extraction minière alors qu’elles ne possèdent que des permis d’exploration.
Cette sortie du gouvernement chinois peut s’analyser comme une réponse aux critiques grandissantes visant Pékin à propos de son contrôle, jugé parfois illégal, sur les richesses du sous-sol africain par le biais de ses nombreux investisseurs.
Notons aussi qu’elle intervient dans un contexte où Kinshasa s’est attaqué aux contrats miniers signés entre l’Etat et les investisseurs miniers, notamment l’accord de 6 milliards $ conclu sous Kabila avec un consortium d’entreprises chinoises.
Emiliano Tossou / Ecofin