La République démocratique du Congo a déclaré que le cobalt était une substance "stratégique".
C'est ce qu'on peut lire dans un décret gouvernemental rendu public hier.
Ce changement de statut du cobalt permet de tripler le taux de redevance que les opérateurs miniers devront désormais payer sur ce composant clé des batteries électriques.
Ce décret a été signé hier lundi par le premier ministre Bruno Tshibala, en application du nouveau code minier adopté au début de cette année.
Une décision entérinée par les autorités congolaises malgré l'opposition farouche des principaux investisseurs miniers, notamment Glencore et China Molybdenum.
Dès le lancement de cette réforme, les opérateurs miniers ont fait pression contre les hausses d'impôts instaurées par le nouveau code minier.
Désormais, le taux de redevance minière passe à 10% pour le cobalt. Un taux qui s'appliquera également au coltan et au germanium, des minerais utilisés dans l'industrie électronique.
Avant d'être désignés "stratégiques", tous les minéraux étaient assujettis à un taux de redevance de 3,5%. C'était déjà une augmentation par rapport au taux de 2% du précédent code minier du Congo, qui était en vigueur jusqu'en juin.
La République démocratique du Congo est le premier producteur de cuivre d'Afrique et extrait plus de 60% du cobalt mondial.
Au cours des deux dernières années, les prix du cobalt ont augmenté, dopés par la demande dans l'industrie de la voiture électrique.
Une vague sur laquelle Kinshasa entend surfer pour engranger plus de recettes de ses abondantes ressources minières.
Les opérateurs miniers étrangers ont déclaré que les hausses de taxes prévues par la nouvelle législation pourraient dissuader des investissements supplémentaires.
Certains ont même menacé de remettre en cause certaines clauses dans le cadre d'un arbitrage international.
Avec BBC