L'Insee a publié ses chiffres du chômage en France pour le quatrième trimestre 2017. A 8,6%, il atteint son niveau le plus bas depuis 2009. Au Parti socialiste, on assure qu'il s'agit d'un effet tardif de la politique de François Hollande.
Le taux de chômage a reculé de 0,7 point au quatrième trimestre 2017 et passe donc désormais sous la barre des 9% en atteignant 8,6% en métropole et à 8,9% avec l'outre-mer, selon les chiffres provisoires de l'Insee publiés ce 15 février.
Il s'agit de son «plus bas niveau depuis 2009», relève l'Insee, qui souligne en outre que cette évolution se situe au-delà de la marge d'erreur de l'indicateur (+/-0,3 point).
Si ce recul du chômage bénéficie à toutes les classes d'âge, son niveau demeure cependant très élevé chez les jeunes, parmi lesquels 20,7% sont toujours sans emploi. Autre note négative : l'Insee relève que le «halo autour du chômage», ces personnes qui souhaitent travailler mais qui ne sont pas comptabilisées parce que leur recherche d'emploi ne répond pas aux critères de la «recherche active» ou qu'elles ne sont pas disponibles immédiatement, tend à s'accroître : 1,5 millions de personnes sont concernées au quatrième trimestre 2017, soit 77 000 de plus qu'au troisième trimestre.
D'aucuns estiment d'ores et déjà qu'il faut attribuer l'origine de cette baisse significative du chômage à la politique de François Hollande. Interrogé sur Europe 1, Stéphane Le Foll, proche de l'ancien président et candidat à la présidence du Parti socialiste, a assuré croire «sincèrement» que les mesures adoptées sous le quinquennat précédent démontrent leur efficacité. «Le président [Emmanuel Macron] lui-même a dit que les mesures qu'il prenait aujourd'hui sur l'emploi, les fameuses ordonnances, aur[aient] un impact dans deux ans», a-t-il souligné.
L'actuel président de la République, qui a toujours refusé de se fixer un objectif précis quant au chômage comme l'avait fait son prédécesseur, a plusieurs fois assuré que les conséquences de sa réforme du code du travail provoquerait ses premiers effets sur l'emploi au bout de 18 ou 24 mois. Il convient en effet de souligner la plupart des grandes réformes mises en place par Emmanuel Macron ne sont entrées en vigueur que début 2018.
Néanmoins, l'actuel gouvernement devrait avoir du vent dans les voiles après la publication de ces chiffres. Quant aux partenaires sociaux, qui doivent se retrouver ce 15 février au siège du Medef pour une ultime séance de négociations sur l'avenir de l'assurance-chômage, ils ne manqueront pas non plus de tenir compte de cette embellie pour faire valoir leurs arguments. Syndicats et représentants du patronat doivent notamment s'accorder sur la question de l'ouverture des droits aux indépendants et à davantage de démissionnaires, ou sur celle du recours aux contrats courts, dont le nombre ne cesse d'augmenter.