Une clôture, des caméras de surveillance... Diverses mesures sont envisagées par les autorités congolaises pour tenter de stopper enfin l'exploitation clandestine par des "creuseurs" artisanaux de l'ancienne mine d'uranium de Shinkolobwe, dans le sud-est de la RDC, a-t-on appris mardi de source officielle locale.
C'est de cette mine, à 150 km au nord de Lubumbashi, qu'avait été extrait l'uranium ayant servi à la fabrication des premières bombes atomiques larguées en 1945 sur Hiroshima et Nagasaki.
Appartenant à la société étatique Gécamines (Générale des carrières et des mines), elle est officiellement fermée depuis 1960 et la dernière ordonnance présidentielle en date confirmant cette fermeture remonte à 2004.
Mais "l'exploitation clandestine de la mine" continue et "nous en avons informé les autorités en juin dernier", a déclaré par téléphone à l'AFP Paul Kisimba, militant des droits de l'homme et de la société civile de Likasi, ville située à 30 km de la mine.
"Tous les services de sécurité commis à la surveillance de ce site minier ont failli à leur mission", accuse-t-il, "que ce soit les éléments des Fardc (forces armées), de la police et même les gardes industriels de la Gécamines censés faire respecter la mesure". Selon lui, "ils sont eux-mêmes les premiers à faire entrer nuitamment les creuseurs artisanaux moyennant un paiement, justifiant ça par manque de rations, les autorités ne les ravitaillant pas régulièrement".
A la suite de cette nouvelle alerte de la société civile, les autorités locales se sont réunies la semaine dernière pour décider des mesures à prendre et une délégation conduite par le ministre provincial des Mines du Haut-Katanga, Georges Mawine, s'est rendue sur place lundi. "Nous sommes ici pour commencer les études, voir sur combien de superficie sera construite la clôture pour empêcher l’exploitation clandestine", a-t-il déclaré à la presse.
Outre la construction de cette clôture, il est également prévu l'installation de plusieurs caméras de surveillance et le renforcement des effectifs des agents de sécurité.
M. Mawine a par ailleurs indiqué que ses services avaient récemment intercepté trois minibus bourrés des minerais de cuivre et de cobalt, dont la provenance serait la mine interdite de Shinkolobwe. "Une enquête est en cours" pour déterminer si c'est bien le cas, a-t-il dit, précisant que "des entreprises minières aux alentours" exploitent légalement leurs périmètres concédés par la Gécamines.
La région est riche en cuivre et cobalt, mais aussi en uranium, que l'on retrouve généralement en faible quantité dans les pierres brutes extraites des carrières cuprifères.
ACTUALITE.CD avec AFP