Le cadre macroéconomique se conforte davantage en République démocratique du Congo (RDC), a indiqué le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, au cours de sa réplique aux préoccupations exprimées par les députés nationaux sur la loi des finances de l’exercice 2016.
Matata Ponyo a fait savoir que cette situation se traduit au niveau des recettes réalisées pendant les dix dernières années en rapport avec celles des années précédentes. Il a relevé à ce sujet que durant la période de recul de la croissance entre 1989 et 2001, le niveau des recettes annuelles a été ramené en moyenne à 300 millions USD. Entre 2002 et 2015, le niveau de recettes est passé de 300 millions USD à 9 milliards USD en 2015, soit une moyenne de 7,7% en 2003. La pression fiscale de la RDC est passée à 12,7% en 2015 contre respectivement 23,6% et 17,5% pour l’Afrique Subsaharienne.
Toutefois, le chef du gouvernement a reconnu que la pression fiscale de la RDC est encore faible, mais elle s’est accrue plus vite que celle de l’Afrique Subsaharienne, soit 5 points pour la RDC contre -6,1 points pour l’Afrique au Sud du Sahara.
L’expression «taux du jour» a disparu
L’amélioration du cadre macroéconomique a été également perçue par les organismes internationaux de développement dans des enquêtes 1-2-3 ainsi que le rapport national du PNUD sur le développement humain. Selon ce dernier rapport, la forte croissance que connaît la RDC depuis 2002 a un impact positif sur la pauvreté.
Il a fait remarquer qu’au cours des années 1990 caractérisées par le recul de la croissance et la destruction des richesses d’environ 44%, l’incidence de la pauvreté a avoisiné 85%. Avec la reprise de la croissance depuis 2002, l’incidence de la pauvreté est d’abord passée à 71% en 2005 puis à 63,4% en 2012, soit des baisses respectives de 14 et 8 points. Ce qui correspond à une baisse cumulée de 20 points. Au regard des performances remarquables réalisées au cours des trois dernières années, de 2013 à 2015, il est indiscutable que le taux de pauvreté a davantage diminué, a souligné le Premier ministre.
De manière concrète, le PIB per capita en parité de pouvoir d’achat est passé de 822 USD en 1990 à 411 USD en 2001, pour remonter à 805 USD en 2014, témoignant d’une réelle amélioration des conditions de vie de la population, a-t-il renchéri.
Il a laissé entendre qu’avec un taux de change de franc congolais stable depuis près de six ans, cette stabilité du cadre macroéconomique profite réellement à la population, en ce qu’elle permet de consolider son pouvoir d’achat, précisant que l’expression «taux du jour» a disparu du langage de tous les congolais.
L’année 2014 a vu un taux d’inflation de 1%, niveau le plus bas, jamais atteint depuis l’indépendance de notre pays. Ces performances, croyez-moi, contribuent à l’amélioration du vécu quotidien du congolais, a-t-il dit.
Les contraintes
Le Premier ministre Matata Ponyo a, par ailleurs, reconnu qu’il existe des contraintes qui contrastent avec la croissance économique réelle du cadre macroéconomique, notamment la croissance démographique et le besoin de développement économique et social de nos populations, accentuant chaque année le déséquilibre entre l’offre et la demande d’électricité dans notre pays.
Il s’agit également de l’insuffisance des infrastructures de production, transport et distribution d’électricité de la SNEL dont la plupart sont financés depuis quelques années, avec l’appui des partenaires au développement.
Le chef du gouvernement a fait savoir à ce sujet qu’une somme importante est affectée aux projets porteurs de croissance, indiquant que le long délai finira par payer. Dans les années à venir, les taux d’accès à l’électricité comme à l’eau s’amélioreront davantage avec la construction des barrages hydroélectriques de Zongo, Kakobola et Katende pour ne pas citer le Grand Inga.
ACP/Kayu/JGD/FMB/KGD