Néamoins, « les investisseurs attendent du Gouvernement des efforts substantiels pour un meilleur climat des affaires et des règles du jeu équitables ».
Le Gouvernement américain a rendu public un Rapport sur le climat d’investissement en République démocratique du Congo. Il résume avec satisfaction les progrès réalisés par le régime de Félix Tshisekedi en plusieurs domaines. Il contredit donc la mauvaise interprétation que de mauvaises langues ont voulu donner à ce document qui dit tout le bien du Gouvernement congolais. Donc, contrairement à tout ce qui s’est dit ou raconté, ledit rapport est favorable au Gouvernement congolais. Selon ledit rapport, l’accession de Félix Tshisekedi à la présidence en 2019 et l’engagement de son gouvernement à attirer les investissements internationaux, et notamment américains, ont suscité l’espoir de la communauté des affaires pour plus d’ouverture et de transparence. En janvier 2021, le gouvernement congolais est devenu éligible aux préférences commerciales préférentielles en vertu de la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA), reflétant les progrès réalisés en matière de droits de l’homme, de lutte contre la corruption et de travail. Félix Tshisekedi a créé une unité présidentielle pour diriger la réforme des entreprises et améliorer le mauvais classement de la RDC au 183e rang sur 190 pays dans le rapport Doing Business 2020 de la Banque mondiale.
Le Rapport souligne que le secteur des ressources naturelles a toujours attiré le plus d’investissements étrangers. Le secteur primaire des minéraux est la principale source de revenus du pays, car les exportations de cuivre, de cobalt, d’or, de coltan, de diamant, d’étain et de tungstène fournissent plus de 95 % des revenus d’exportation de la RDC. L’industrie hautement compétitive des télécommunications a bénéficié d’importants investissements.
Le secteur de l’énergie dispose d’un grand potentiel, en particulier dans les sources renouvelables telles que l’hydroélectricité et le solaire. Plusieurs brasseries et embouteilleurs, plusieurs grandes entreprises de construction et une production textile limitée sont actifs.
Compte tenu de l’ampleur des besoins, le pays de Tshisekedi offre d’importantes opportunités commerciales dans l’aviation, la route, le rail, le transport par eau et les ports. Les secteurs agricole et forestier présentent des opportunités de diversification économique en RDC.
QUELQUES DEFIS
Le document met à jour quelques défis auxquels est confrontée la RDC : la médiocrité des infrastructures des entreprises, le caractère arbitraire du système fiscal, la faiblesse d’une bureaucratie corrompue. La pandémie de Covid-19 n’a pas permis au pays de connaître une bonne croissance et a aggravé la sécurité alimentaire du pays.
La situation sécuritaire dans l’est du pays restée fragile car marquée par l’activisme des groupes armés. Cela affecte négativement l’environnement des affaires. La réforme d’un système judiciaire opaque et souvent corrompu est en cours.
Alors que les lois protégeant les investisseurs sont en vigueur, le système judiciaire est souvent très lent à prendre des décisions ou à suivre la loi, ce qui permet à de nombreux différends en matière d’investissement de durer des années.
Face à tous ces défis, les investisseurs attendent du Gouvernement des efforts substantiels pour un meilleur climat des affaires et des règles du jeu équitables. Les priorités annoncées par le gouvernement comprennent des efforts accrus contre la corruption, la réforme électorale, l’enseignement primaire et l’amélioration de la collecte des recettes. Les observateurs s’attendent à ce que l’économie renoue avec une croissance positive basée sur une demande renouvelée pour ses minéraux.
POLITIQUE D’INVESTISSEMENT
Dans une analyse méticuleuse, le Rapport scrute la politique d’investissement de la RDC en notant quelques faiblesses et les avancées obtenues depuis l’accession de Félix Tshisekedi à la présidence de la République.
Aussi, souligne-t-il l’existence des lois favorables aux investissements directs étrangers (IDE), et déplore le retard que connaît-le système judiciaire censé protéger les droits des investisseurs. C’est sensible aux pressions politiques et à la corruption.
L’accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême du pays et son attitude accueillante à l’égard des investissements directs étrangers, en particulier des États-Unis, ont fait naître l’espoir que le gouvernement congolais puisse imposer et donner suite à des politiques favorables aux IDE.
Les investisseurs attendent du président Tshisekedi la création d’un environnement plus favorable en réformant le climat des affaires, en améliorant l’état de droit et en luttant contre la corruption.
La richesse de la RDC en ressources naturelles, sa population nombreuse et son système commercial généralement ouvert offrent des opportunités potentielles importantes aux investisseurs américains.
Face à la réglementation actuelle qui réserve la pratique du petit commerce des détails en RDC aux nationaux, les investisseurs craignent que l’interdiction de la propriété agricole étrangère étouffe toute tentative de relancer le secteur agraire. Ils plaident également que l’Anapi apporte un soutien administratif aux nouveaux investisseurs étrangers qui décident d’établir ou d’étendre leurs activités économiques sur le territoire national.
CRAINTE DES INVESTISSEURS ETRANGERS
Le document relaie également la crainte des investisseurs étrangers sur la suppression de la clause de stabilité qui, selon eux, pourrait décourager les investissements futurs dans le secteur minier. Le gouvernement Tshisekedi a indiqué qu’il était disposé à rouvrir les discussions sur le nouveau code minier.
Il note également le fait que la RDC n’a pas fait l’objet d’un examen de la politique d’investissement de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ou de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) au cours des trois dernières années.
Le 1er janvier 2021, la RDC est redevenue éligible aux avantages de la loi sur la croissance et les opportunités en Afrique (AGOA), après une exclusion de 10 ans en raison de préoccupations concernant les violations des droits de l’homme.
L’AGOA offre aux pays africains un accès en franchise de droits au marché américain pour plus de 1 800 produits pendant 20 ans. Les principales exportations de cuivre et de cobalt du Congo étaient exemptes de droits de douane dans le cadre du programme commercial du Système généralisé de préférences des États-Unis.
Quant au système financier congolais, le Rapport note qu’il s’améliore, mais reste fragile.
La RDC est le deuxième plus grand pays d’Afrique et l’un des plus riches au monde en termes de ressources naturelles.
Avec 80 millions d’hectares (197 millions d’acres) de terres arables et 1 100 minéraux et métaux précieux, le pays dispose de ressources nécessaires pour assurer la prospérité de son peuple.
Malgré son potentiel, la RDC est souvent incapable de fournir une nourriture, une sécurité, des infrastructures et des soins de santé adéquats à ses quelque 84 millions d’habitants, dont 75 % vivent avec moins de deux dollars par jour.
Kléber KUNGU / Forum des as