Le président Félix Tshisekedi est de plus en plus inquiet sur les effets pervers de la pandémie de coronavirus sur l’économie de son pays. Il a lancé jeudi 18 juin à Kinshasa, un « programme multisectoriel d’urgence » pour l’atténuation des impacts de la pandémie, doté d'une enveloppe de 2,6 milliards de dollars. Un besoin supplémentaire alors que les caisses de l’État ne sont plus renflouées. Les experts restent pessimistes.
En lançant un nouveau programme de financement, le président tente de rassurer mais le constat est amer : « notre engagement à promouvoir le développement socio-économique et le bien-être des citoyens est mis à mal et cela perturbe l'atteinte de nos ambitions clairement exprimées. Il en est de même des engagements pris à l'échelle régionale et internationale. »
Trois axes
Le plan du gouvernement s’articule autour de trois axes : le maintien de la riposte, son renforcement et le soutien à la stabilité macro-économique. Pour le financer, l’État prévoit un minimum de 50 millions de dollars pour chacune de neuf mensualités du programme. Des fonds qui proviendraient des maigres recettes de l’État en ces temps de récession plus sévère que prévu. Le gouvernement compte notamment sur le secteur minier, lui-même déjà très affecté.
L’État congolais ne couvrirait donc que moins d’un cinquième du montant nécessaire. Mais pour le reste, il compte sur ses partenaires et dit avoir reçu des promesses à hauteur de quelques 407 millions de dollars notamment du système des Nations unies. C’est « sans compter les bilatéraux qui attendaient le lancement » du programme, dit-on du côté de la vice-primature en charge du Plan. Mais rien n’est encore gagné.
Un programme plus précis était réclamé
Il reste plus d’1,8 milliard à combler. Or, du côté des bailleurs de fonds, on réclamait un programme plus précis, avec des mesures d’impact pour s’assurer de l’efficacité du plan. Ce qui ne figurait pas dans la présentation fournie à la presse. Et puis, la Banque mondiale et le FMI ont déjà accordé pour plus de 2,5 milliards de prêts et dons à la RDC depuis décembre pour d'autres projets.
Les deux institutions financières exigent une amélioration de la gouvernance pour décaisser des fonds.
RFI