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Pendant que les gouvernants du monde entier connaissent des insomnies, à l’heure du covid-19, quelques têtes pensantes font des analyses pour essayer sortir la RDC de cette crise multiforme. Le gouverneur honoraire de la Banque Centrale du Congo, Jean-Claude Masangu, dont on connait la pertinence des réflexions, a animé le week-end dernier, une tribune pour éclairer la lanterne des dirigeants sur des pistes de solution en rapport avec la crise sanitaire.

Le mérite de son analyse est qu’il a été pendant longtemps gouverneur de la Banque centrale du Congo, et président du Groupe économique G24. Comme ancien patron de l’Institut d’émission, Jean-Claude Masangu a été aux manettes des instruments de la politique monétaire nationale. Cette position privilégiée lui avait permis d’intervenir en faveur du gouvernement par le financement monétaire, afin d’aider ce dernier à faire face aux besoins urgents de financement interne en cas de déficit budgétaire. Et par l’injection de liquidités sur le marché de change, la BCC  rachetait des devises de manière à se constituer un matelas pour couvrir les importations. Et en cas de surliquidités, la BCC intervenait entre autres pour aspirer cet excédent de liquidités. Que dire de l’émission des bons de trésor, autant d’efforts pour répondre aux sollicitations du secteur financier ?

 

            C’est sur base d’une longue expérience que le « géniteur » du Franc congolais avait accumulé plusieurs mandats à la tête de l’Institut d’émission. On se rappelera qu’à la tête du G 24, une organisation internationale regroupant des puissances économiques, des pays émergents et de quelques pays asiatiques et africains, il a fait montre d’une connaissance parfaite de la plupart des dossiers économiques, au lendemain de la crise de sub primes qui a secoué même les économies les plus fortes.

            Derrière son regard de financier, il note que le covid-19 a profondément bouleversé les perspectives politique, économique et sociale pour l’année 2020, en mettant une très forte pression sur les gouvernants et dirigeants du monde entier. Pour lui, vaincre le coronavirus, limiter le nombre de décès et dommages collatéraux, relancer l’économie et ainsi, revenir à une vie normale, devient le challenge d’aujourd’hui.

            Masangu Mulongo relève qu’afin d’endiguer la crise sanitaire et d’atténuer son impact négatif sur l’économie, bon nombre de gouvernements accompagnés de leurs banques centrales et d’autres institutions financières nationales et internationales  ont sorti la grosse artillerie sous forme d’actions massives sur les plans politique, juridique, sanitaire, scientifique, budgétaire, fiscal, monétaire, même militaire.

            Les coûts de la riposte à la pandémie, pour cet ancien patron de la BCC, sont faramineux et s’élèvent bien au-delà des milliards de dollars américains. C’est pourquoi il pense que la plupart de principales économies du monde ont décidé de déconfiner progressivement leurs populations et de relancer leurs économies à partir de ce mois de mai sans toutefois rouvrir leurs frontières, retardant ainsi la reprise du commerce mondial et des vols passagers internationaux.

 

            De l’évaluation de l’impact socio-économique du covid-19 en RDC, Masangu Mulongo retient la chute vertigineuse  des importations et exportations, ainsi que la rupture des chaines de production et d’approvisionnement. Les recettes en devises se sont amenuisées et à terme, l’offre intérieure des biens et services pour la plupart importés deviendra inférieure à la demande, d’où le risque d’une hausse généralisée des prix, et d’une dépréciation prononcée du Franc congolais et d’une instabilité financière.

            Le second impact est le taux de croissance économique de l’exercice 2020 initialement arrêté à 5,4 % et revu une fois de plus à la baisse à -1,9 % par le Comité permanent du cadrage macroéconomique ( CPCM). Le troisième impact concerne le marché des biens et services où les prix s’emballent. Spécialement ceux de denrées alimentaires et boissons qui pèsent 62 % dans les articles qui composent l’indice des prix. Quatrième impact touche au taux de change et le cinquième concerne les finances publiques qui étaient déjà déficitaires avant l’apparition du covid-19.

            Face à ce tableau peu reluisant, mais inquiétant, Jean-Claude Masangu reste persuadé que la RDC doit se faire violence et doit s’appuyer sur le secteur privé pour des aides ponctuelles en espèces ou en nature, ainsi que des partenaires bilatéraux, multilatéraux pour des dons, des prêts concessionnels, appuis budgétaires et appuis à la balance des paiements.

            Voici quelques recommandations pertinentes à retenir.  Repenser la vision et le modèle économiques de la RDC à l’horizon 20 – 25, remettre en question les stratégies de développement et d’intégration panafricaine. Par des réformes profondes, résoudre les difficultés structurelles majeures empêchant de maximiser les ressources internes, de stimuler une croissance économique durable et inclusive pour enfin profiter des économies d’échelle en construisant des infrastructures de base et des réseaux numériques nécessaires. En outre, augmenter la résilience économique et sociale en orientant tous les efforts vers les capacités locales de production et de l’offre des biens et services.

            Pour l’économie, Jean-Claude Masangu recommande sa diversification. La BCC devrait, à son avis, mettre en place une politique d’accès au crédit pour les maillons de chaines d’approvisionnement locales des biens et services de première nécessité, ainsi que des mécanismes de garantie de prêts bancaires. Et sur le plan  de la mobilisation de recettes, rapprocher la moyenne africaine des prélèvements fiscaux de 17 % du PIB contre 8 % en RDC.

 

 J.R.T. / Le Phare

 

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