Selon des sources judiciaires, le Directeur général de l'Office des routes (OR) a été interpellé hier jeudi 27 février. Mutima Sakrini a été placé en détention préventive après avoir été entendu par un juge. Il n'est pas exclu qu'il soit transféré à la prison centrale de Makala en attendant l'aboutissement des enquêtes, expliquent ces sources proches du dossier.
Après David Blattner, directeur général de l'entreprise de travaux publics Safricas-Congo et Jamal Sammih, patron libanais d'une société nommée Somibo, le DG de l'Office des routes est le premier congolais interpellé dans le cadre des enquêtes judiciaires en rapport avec les travaux du Programme d'urgence des 100 jours du chef de l'Etat. La semaine dernière, la justice a placé en détention le patron de Safricas, un citoyen américain, soupçonné d'avoir détourné des fonds alloués à ce programme intérimaire du Président de la République.
Safricas-Congo fait partie de ces entreprises qui exécutent les travaux de construction de sept sauts-de-mouton pour soulager la capitale Kinshasa de ses embouteillages récurrents. Seulement l'entreprise n'a pas réalisé, comme il se devait, les travaux de construction de ces ouvrages conformément au délai exigé dans le contrat, à savoir trois mois, affirment les sources proches du dossier.
Près d'un an après l'annonce le 2 mars 2019 des travaux dans le cadre du "Programme d'urgence des 100 jours" de FATSHI, seul un saut-de-mouton a été entièrement fini, celui construit par l'Office des voiries et drainages, OVD. L'ouvrage attend juste d'être inauguré.
L'entreprise du Libanais Jammal Samih, dans le cadre des travaux d'urgence du chef de l'État, avait décroché le marché de construction des logements sociaux pour les militaires et policiers sur l'ensemble du pays. Selon des sources, Somibo devait construire 4.500 maisons sur toute l'étendue de la RDC, à raison de 300 maisons par province. Après avoir reçu 17 millions de dollars du Trésor public, il n'y aurait que 17 maisons construites. Le coût de construction de chaque maison est de 19.000 dollars, confie-t-on.
Les Procureurs avaient entendu il y a quelque temps plusieurs responsables d'entreprises sur l'utilisation des fonds publics reçus pour la construction des sauts-de-mouton dans la ville de Kinshasa.
Une instruction judiciaire avait été ouverte depuis 8 février au bureau de Adler Kisula Betika Yeye, Procureur Général près la Cour d'appel de Kinshasa/Matete aux fins d'investiguer sur l'exécution des travaux de construction des sauts-de-mouton, des logements sociaux et autres inscrits dans le Programme d'urgence des 100 jours initié par le président Félix Tshisekedi.
Le Vice-premier Ministre, Ministre de la Justice, avait également donné injonction aux Procureurs Généraux près le Parquet de Kinshasa-Gombe d'ouvrir une information judiciaire dans ce cadre. Le ministre de la Justice Célestin Tunda Ya Kasende avait souhaité que cette information judiciaire marque "le début du renouveau" de la justice rd congolaise "pour un véritable État de droit, avec une justice qui doit aller jusqu'au bout des affaires dont elle est saisie".
D'après une source proche du dossier, la série va faire continuer. Ce n'est pas un problème de catégorie sociale, mais un problème de respect de la loi. Le Gouvernement a jeté la base d'un Etat de droit où tous les citoyens sont égaux devant la loi et s'y soumettent de la même manière.
Aux accusés dans cette vaste enquête sur des détournements de fonds publics présumés dans le financement des grands travaux lancés par FATSHI de se défendre dans les règles de l'art. Mais l'Etat est déterminé à voir clair dans les fonds affectés au Programme d'urgence des 100 jours.
Didier KEBONGO / Forum des As