L’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho) accuse l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) d’être à la base de la détérioration du climat des affaires dans le Haut-Katanga. L’Asadho l’a fait savoir au cours d’un point de presse tenu, mercredi 28 mai 2019 à Kinshasa. Elle appelle à des sanctions contre les responsables de l’ANR/Haut-Katanga pour avoir détourné ce service de ses missions au profit des particuliers.
Stanislas Ntambwe
Cette organisation de défense des droits humains se dit préoccupée par les « pratiques déloyales » que l’Agence nationale des renseignements du Haut Katanga (ANR/Haut-Katanga) utilise pour bloquer les activités de certains opérateurs du secteur minier.
Devant la presse, le président de l’Asadho, Maître Jean-Claude Katende a invité leprésident de la républiqueàsanctionner les responsables de l’ANR/Haut-Katanga pour, a-t-il affirmé, « avoir détourné ce service de ses missions régaliennes au profit des particuliers ». Le chef de l’Etat est appelé également à « ordonner que les véhicules immobilisés par l’ANR soient libérés sans conditions ». Me Jean-Claude Katende, invite les responsables de l’ANR/Haut Katanga à « libérer les véhicules immobilisés irrégulièrement et à s’abstenir de tout trafic d’influence dans l’accomplissement de leur travail ».
Confusion à la frontière de Kasumbalesa
Par son message officiel n°05/ANR/DSL/PP/Pl/ du 5 mai 2019, l’ANR avait donné instructions, avec exécution sans faille, aux services de l’Etat basés à la frontière de Kasumbalesa d’intercepter, sans indiquer les motifs, tout véhicule des sociétés « Esprit de corps, Société Premier Cross Border, Société Premier Logistique », spécialisées dans le transport des produits et engins miniers.
En date du 10 mai 2019 et en exécution de ce message, huit véhicules de ces sociétés ont été immobilisés au péage de la route Likasi et à Kasumbalesa sans aucune raison. Toutes les démarches entreprises par les avocats de ces sociétés n’ont pas abouti à faire libérer lesdits véhicules ni à savoir ce qu’on leur reproche, dénonce Jean-Claude Katende.
Il fait remarquer que d’après les informations en sa possession, aucun dossier n’a été ouvert à l’ANR/Haut-Katanga à ce sujet, ce qui ne permet pas aux responsables de ces sociétés de savoir les griefs portés contre eux et en vue de présenter leurs moyens de défense. Les mêmes informations indiquent que, l’ANR/Haut-Katanga serait utilisée par une autre société concurrente, spécialisée aussi dans le transport des produits et engins minier pour empêcher les trois sociétés sud-africaines d’opérer en République démocratique du Congo.
L’Asadho estime par ailleurs que, le comportement de l’ANR/Haut-Katanga constitue une « violation flagrante des droits de la défense garantis par la Constitution de la RDC », des dispositions du Code minier surtout que l’ANR n’est pas reconnue comme service intervenant dans le secteur minier.
L’ONGDH constate que ce qui se passe à la frontière de Kasumbalesa constitue un « sabotage » des efforts du chef de l’Etat pour l’amélioration du climat des affaires sur l’ensemble du pays.
Avec le Potentiel