En RDC, plusieurs ONG environnementales ont alerté le gouvernement face au pillage dont est victime le parc national des Virunga de la part des groupes armés et notamment des rebelles du M23, soutenus, selon plusieurs rapports des Nations unies, par le Rwanda.
Dans une lettre adressée au président de la République, Félix Tshisekedi, la semaine dernière, des ONG environnementales accusent le mouvement armé de faire, entre autres, du braconnage, du trafic de bois et charbon de bois et même du trafic de bébés primates, dans cette partie théoriquement protégée située dans l’est du pays.
C’est un véritable cri d’alarme des ONG congolaises. Elles s’inquiètent de l’avenir du parc des Virunga. Pour Corneille Semakuba, coordonnateur au Centre de recherche sur l'environnement, la démocratie et les droits de l'homme (Creddho), il faut mettre un terme à la dévastation qui sévit depuis le début de la guerre contre le M23.
« Avec l’arrivée du M23, il y a des cas de braconnage qui se sont accentués, il y a l’abattage des arbres et il y a eu beaucoup de destructions. Il y a même eu du trafic de bébés primates. Et il y a certains animaux qui ont quitté leur milieu naturel pour aller se réfugier dans les pays voisins, comme le Rwanda. Beaucoup de primates ont en effet traversé la frontière suite à la présence des armes, des groupes armés et du M23 dans cette partie-là », détaille Corneille Semakuba.
« Il faut que les crimes environnementaux soient aussi pris en compte »
Si le M23 est pointé du doigt, Corneille Semakuba évoque aussi d’autres groupes armés ou forces militaires mettant en danger l’équilibre des Virunga. Et le militant écologiste lance une mise en garde, avant l’arrivée prochaine de nouvelles troupes étrangères dans la zone.
« Nous lançons cette alerte pour que le président de la République puisse prendre en considération ce qui est en train d’être détruit, là-bas, et les pillages qui sont en train d’être effectués pour que les nouvelles troupes qui vont venir puissent prendre conscience de cela et ne pas tomber dans la destruction du parc nationale. Parce que si on ajoute encore des hommes, aux troupes qui sont déjà sur place et au M23, ça va continuer à détruire notre parc, notre patrimoine mondial de l’humanité », ajoute Corneille Semakuba.
Le Creddho demande aux autorités congolaises d’être vigilantes sur les suites judiciaires. « Il faut que les crimes environnementaux soient aussi pris en compte quand on jugera les responsables des violences », conclut Corneille Semakuba.
rfi