Le Pr Kasongo Numbi de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) a évoqué mardi lors du forum de Géosciences à l’Université de Kinshasa (UNIKIN), la problématique du projet de transfert d’une quantité d’eau de la rivière Ubangui à la station de Palambo vers le Lac Tchad.
Le Pr Kasongo a évoqué cette problématique du projet de transfert d’eau à l’occasion de la 4ème édition du forum de Géosciences placée sous le thème «les ressources naturelles de la RDC, quels impacts pour le développement durable du pays ?», organisée du 24 au 25 juillet par le Club Géosciences de la faculté des sciences de l’UNIKIN. Il a fait savoir que ce projet est un problème mondial touchant au développement, à la sécurité et à la paix. Ledit projet est soutenu par l’Union africaine (UA), la Banque africaine de développement (BAD), l’UNESCO et d’autres forces vives africaines et du monde.
L’intervenant sur les grandes lignes de l’étude de faisabilité de rapport final de ce projet de transfert d’eau de l’Ubangui au Lac Tchad, M. Kasongo a indiqué qu’il faut tenir compte du processus de choix du site d’implantation, le réservoir, les ouvrages de retenue, le soutien à l’étiage, la gestion du réservoir, la centrale hydroélectrique (dimensionnement de turbines et estimation de la production), les infrastructures de soutien (routes d’accès, lignes de transport d’électricité, postes de transformation, ateliers, etc.)
Des systèmes de transfert interbassin de barrage, les hydrauliques, l’aménagement des hydro systèmes et la navigation ainsi que de l’analyse économique et financière de ce projet de transfert, les impacts positifs et négatifs de l’étude et l’ensablement/désensablement du Lac Tchad/apports sédimentaires ainsi que la gestion environnementale et sociale, ont été aussi relevés par l’orateur.
Les principaux objectifs du projet de transfert d’eau interbassin de l’Oubangui au Lac Tchad consistent à arrêter l’assèchement du Lac Tchad. La restauration graduelle de son niveau normal, comme moyen de le sauvegarder, de rétablir la pêche et l’agriculture irriguée le long du Lac et du Chari dans une perspective de lutter contre la pauvreté, de permettre de relier les pays membres de la CBLT aux deux Congo par une voie navigable.
Le transfert des eaux vise aussi de construire un barrage multifonctionnel dans la région de Palambo, en amont de la ville de Bangui qui permettra de contrôler l’étiage pour réguler la navigation sur l’Oubangui, de produire l’hydroélectricité à partir d’une centrale hydroélectrique érigée sur le barrage et de transférer une partie des eaux au Lac Tchad via le Chari. Il a recommandé aux autorités du pays d’organiser les études générales non seulement sur le site de Palambo mais sur toutes les ressources en eaux.
Le bassin du Congo dispose de 1300 milliards m3 par an des ressources en eaux
Par ailleurs, le Pr Tshimanga de l’UNIKIN, a indiqué dans son intervention sur «le potentiel hydrologique du bassin du Congo», que ce dernier dispose de 1.300 milliards des mètres cubes par an, entre les sous bassins principaux dont le Lualaba occupe 18%, le Moyen Congo 30%, le Kasaï 28%, le Sangha 6% , l’Ubangui 18% et le Bas- Congo 5%.
Il a, à cet effet, évoqué la nécessité des réflexions approfondies avant d’exploiter les eaux de ces sous bassins dont les besoins actuels pour les populations de la RDC en eau potable, en l’irrigation et la pèche sont à quantifier pour le développement durable du pays. L’intervenant a relevé de nombreux défis dans ces domaines des ressources en eaux, notamment le suivi hydrologique, les lacunes en termes d’information, les variables climatiques et hydrologiques, la déforestation et le changement d’occupation des terres.
Il a souligné que la production des outils scientifiques et des possibilités ainsi que quatre thèses de doctorat en préparation sur cette matière à l’UNIKIN et d’autres recherches sont susceptibles de combler ces lacunes. L’eau douce est une ressource vitale, vulnérable et doit être protégée, a-t-il dit, tout en soulignant qu’elle est une valeur économique.
ACP/Fng/BSG/JGD