Le café générait près de 250 millions de dollars américains de revenus annuels en RDC et faisait vivre près de 4,5 millions de personnes dans les provinces productrices, selon le directeur général de l’ONC, Guy Augustin Bompate Bo-Lounda qui l’a révélé au cours d’un entretien mardi avec l’ACP.
Il a rappelé que le café fut par le passé, la plus importante culture d’exportation en RDC et que durant les années 80, les exportations de café ont atteint un record national de 80.000 tonnes rapportant des revenus à plus de 800.000 ménages contre 120.000 tonnes en moyenne par an, actuellement avec une tendance à la baisse.
Depuis 2010, selon lui, la production a chuté de près de 70%, passant de 120.000 tonnes annuelles à 8.000 tonnes aujourd’hui tandis que les exportations ont connu une baisse de 90%.
Cette situation, a-t-il soutenu est consécutive à l’exportation frauduleuse du café et autres produits agricoles d’exportation (huile de palme, caoutchoucs, hévéa, le quinquina etc….) par certains opérateurs économiques dans la partie est du pays (Nord-Kivu, Sud-Kivu et ex-province Orientale) avec la complicité de certains services de l’Etat basés dans des postes frontaliers.
Et aussi, à l’abandon de certaines plantations de café dans plusieurs provinces du pays, sans oublier la trachéopmycose (maladie du café) qui avait décimé des plantations dans l’ex- province de l’Equateur.
Il a exhorté le gouvernement à appuyer les efforts de l’ONC pour la relance du café à travers les provinces du pays et à soutenir les efforts de l’Office pour mettre un terme à la fraude dans l’exportation des produits agricoles sinon la RDC sera absente sur le marché international du café.
Le directeur général de l’ONC, a indiqué que le café est une source de revenu au plan mondial et surtout pour la RDC dont l’amélioration de la production pourra rapporter d’importantes sommes de devises au pays.
Il a indiqué que le climat des affaires du secteur café en RDC ne permet pas un réel développement des exportations du fait des multiples taxes formelles et informelles supportées par les acteurs de ce secteur ainsi que la difficulté d’accès au financement.
Par ailleurs, dans le cadre de la politique de la relance des plantes pérennes par le gouvernement, le PDG de l’ONC a révélé avoir effectué dernièrement une mission de service dans le Haut Uélé, chef lieu de la province d’Isiro où il a relancé la culture de la café, et autres plantes pérennes tel que le cacao et gingembre à Wamba.
Les mêmes efforts, a-t-il dit, sont entrain d’être déployés dans la province du Kongo Central pour la revalorisation des produits agricoles à l’exportation dans la Forêt de Mayombe)en dehors du café notamment le cacao, la banane plantain et l’hévéa. Cette mission, a-t-il précisé est confiée à l’actuel directeur provincial de l’ONC, Simon N’siona Malamba, nouvellement affecté à Boma.
Selon lui, plusieurs plantations de café abandonnées à travers les différentes provinces seront progressivement réhabilitées, indiquant que les producteurs de café seront encouragés et accompagnés dans l’accès au marché et dans la mise en œuvre des programmes les intéressant.
ACP/Mat/May