Le ministre du Plan, Georges Wembi Loambo a lancé, mercredi, une étude portant sur le coût de la faim en République démocratique du Congo(RDC), au cours d’une cérémonie organisée au Fleuve Congo Hôtel dans la commune de la Gombe.
Géorges Wembi a indiqué que le gouvernement accorde une attention particulière à la réalisation de cette étude qui vient à point nommé, au regard de l’ampleur de la situation de malnutrition en RDC en particulier, et en Afrique en général. Pour lui, 1/6 des cas de mortalité infantile enregistrés actuellement se rapportent à la malnutrition.
Il a fait savoir que le gouvernement est en train de fournir des efforts actuellement afin de lutter efficacement contre la faim, et qu’il est engagé à relever l’économie agricole du pays à travers notamment le renforcement des capacités de petits exploitants dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage et de la pèche.
Les résultats de cette recherche permettront à l’Etat congolais de fixer une politique nationale de réduction de la malnutrition et aux nations africaines d’élaborer une stratégie régionale d’éradication de ce fléau.
Pour sa part, le représentant du Programme alimentaire mondial (PAM) auprès de l’Union africaine, Thomas Yanga, a souligné que la présente étude vise à relever l’incidence sociale et économique de la malnutrition chez l’enfant en RDC.
Il a ajouté que la contribution essentielle du gouvernement consistera à associer des experts congolais pour réaliser l’étude dans tous les aspects et proposer des solutions durables, sous la supervision conjointe du PAM et de l’Union Africaine.
Le ministre a précisé que l’étude du coût de la faim envisagée consiste à mesurer l’impact de la malnutrition sur le plan national, ainsi que sur le plan familial et scolaire et finalement de relever le « manque à gagner » au plan économique depuis la résurgence du fléau dans les ménages congolais.
Le représentant du PAM en RDC, Claude Dibidar, a fait savoir que l’étude en question, a déjà été menée dans plusieurs pays africains tandis que dans d’autres elle est en cours. Il s’est dégagé de cette étude que les coûts annuels liés à la sous-nutrition infantile représentent 1,9 à 16,5 % du produit intérieur brut (PIB) comme en Ethiopie.
Une lutte prioritaire pour l’Afrique
La représentante de la Commission de l’Union africaine en RDC, Mme Jeanet Byaruhanga a estimé de son côté que l’amélioration de l’état nutritionnel des enfants d’Afrique comme ceux de la RDC était une priorité pour le développement économique du continent.
La lutte contre ce fléau, a-t-elle dit, devrait requérir une attention politique d’urgence afin d’accélérer les progrès socio-économiques des nations africaines, précisant aussi que la malnutrition entraine plusieurs effets néfastes à la survie de l’enfant, de la mère, de la famille, du pays ainsi que de l’Afrique. Ce sont, entre autres le retard de croissance physique et mentale des enfants et la mortalité infantile, le redoublement scolaire.
Le nombre absolu d’enfants ayant un retard de croissance a augmenté d’environ 18 à 28 % ces dix dernières années, selon les études du coût de la faim menée dans d’autres pays, a-t-elle signalé.
Elle a invité le gouvernement congolais à s’impliquer pleinement en vue de la réalisation de cette étude pour mieux éradiquer le fléau, estimant que la réduction de la faim est une voie obligée pour booster une économie durable en RDC. Le plan d’étude du coût de la faim en RDC prévoit la présentation des résultats d’ici à décembre 2016.
La cérémonie s’est déroulée en présence de la ministre du Genre, de la famille et de l’enfant, ainsi que des experts des ministères de la Santé et de l’Agriculture.
ACP/ZNG/Wet