Avec la flambée des cours du blé depuis plus d’un an, les racines, tubercules ainsi que d’autres céréales comme le fonio, souvent considérés comme secondaires, ont de nouveau la cote. De nombreux pays accélèrent désormais leur politique d’incorporation de ces denrées aux produits de boulangerie.
En RDC, le gouvernement a adopté le vendredi 15 avril dernier en Conseil des ministres, un projet visant à promouvoir l’utilisation de la farine de manioc dans la panification et la pâtisserie. Concrètement, cette démarche permettra désormais de mélanger à hauteur de 20 %, la farine de manioc à la farine de blé dans la production de pain et de fabriquer des pizzas, des gâteaux et gaufres entièrement à base de farine de manioc.
La stratégie vise à alléger la facture liée aux importations de blé qui s’élèvent en moyenne chaque année à 87 millions $, dans un contexte où le pays qui dépend à près de 70 % de la Russie et de l’Ukraine pour son approvisionnement dans la céréale, est touché par la hausse des prix.
D’après Julien Paluku, ministre de l’Industrie, ce projet est une initiative publique déployée via la Cellule d’appui au Programme d’urgence intégré de développement communautaire (CAPUIDC) qui bénéficie d’un accompagnement de 38 millions $ de la BAD.
Selon le responsable, il devrait en outre créer de nouveaux débouchés pour les producteurs pour qui le tubercule est devenu une culture commerciale à part entière et plus seulement une culture de subsistance. Avec l’importance du produit pour la sécurité alimentaire et ses multiples avantages économiques, la production a progressé considérablement durant les deux dernières décennies.
La RDC était le 3ème producteur mondial de manioc derrière le Nigeria et la Thaïlande avec un volume de 30 millions de tonnes en 2018, selon les données de la FAO.
Espoir Olodo / Agence Ecofin