Un nouvel accroc dans les relations entre Washington et Pékin. À quelques jours de l’entrée en vigueur des droits de douane américains sur des dizaines de milliards de dollars de produits chinois, l’administration Trump s’attaque à un géant de la téléphonie, China Mobile, qui pourrait se voir barrer la route du marché américain.
Les chiffres témoignent de l’importance du dossier : China Mobile, ce sont quelque 900 millions de clients, l’une des plus importantes capitalisations boursières en Chine et plus de 450 000 employés. Soit le plus grand opérateur télécom au monde. Le marché intérieur est sa priorité, mais le mastodonte a des visées à l’étranger : il s’est installé récemment en France et rêve d’Amérique, notamment. Il y a sept ans, il déposait même une demande de licence aux États-Unis.
Depuis, le dossier traînait. Jusqu’à ce feu rouge venu du département au Commerce pour une question de sécurité nationale. China Mobile est en effet détenu à 73% par une société publique, et les risques d’influence du gouvernement de Pékin peuvent augmenter dans l’avenir. Les Américains parlent même de preuves d’intrusions, d’attaques informatiques ou d’actes d’espionnage.
La défiance vis-à-vis des sociétés de high-tech chinoises est à son comble. Le dossier ZTE- ce géant chinois des télécoms accusé par Washington d’avoir violé les embargos contre l’Iran et la Corée du Nord - n’est pas refermé. De plus, Huawei, One Plus ou Xiaomi pourraient devenir d’autres grandes victimes des nouvelles taxes décrétées par Donald Trump.
Avec RFI