Le lundi 11 juin restera marqué d’une pierre noire dans la mémoire des défenseurs des libertés numériques. C’est en effet à cette date que cessera d’être appliquée, aux Etats-Unis, la neutralité du Net, en vertu d’un vote de la Commission fédérale des communications (FCC) en décembre.
La neutralité du Net est un principe fondateur d’Internet. Il garantit un accès égal au réseau quels que soient l’utilisateur et le service auquel il se connecte. La fin de la neutralité du Net ouvre la voie à davantage de liberté pour les opérateurs télécoms, qui pourraient par exemple proposer des offres différenciées aux internautes selon les sites et applications qu’ils consultent, ou encore demanderà des entreprises de payer pour que leurs services soient fournis rapidement à leurs utilisateurs.
La fin de la neutralité du Net réjouit les fournisseurs d’accès à Internet (FAI), qui arguent que cela leur permettra d’obtenir les ressources nécessaires pour moderniser leurs infrastructures, alors que les usages se montrent de plus en plus gourmands en bande-passante — avec des services comme Netflix ou YouTube par exemple. Les associations de défense des libertés numériques, de leur côté, redoutent des augmentations de prix et un risque de censure. « A partir du 11 juin, les fournisseurs d’accès à Internet comme Comcast pourront légalement censurer des sites, bloquer des applications et des services, et nous faire payer plus cher pour accéder à du contenu en ligne », déplore le site de Battle for the Net, une campagne de défense de la neutralité du Net rassemblant plusieurs ONG.
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