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Après des mois d’accusation, de spéculation et de révélation, la justice est passée à l’offensive. Le parquet sud-africain a confirmé, mardi 16 janvier, qu’il s’apprêtait à récupérer une partie des fonds publics soupçonnés d’avoir été détournés par la très controversée famille d’hommes d’affaires Gupta. C’est une première action concrète, très attendue, qui fait suite aux multiples accusations de corruption au sommet de l’Etat qui secouent l’Afrique du Sud et ébranlent la fin de mandat du président Jacob Zuma.

Le ministère public a obtenu une ordonnance pour geler l’équivalent de 1,6 milliard de rands (106 millions d’euros) d’avoirs de la multinationale américaine McKinsey et de la société Trillian, liée aux Gupta. En cause, un contrat suspect liant ces deux entités à l’entreprise publique d’électricité Eskom, dont la gestion est jugée désastreuse.

17 enquêtes ouvertes

McKinsey et Trillian auraient ainsi facturé à Eskom pour plus de 1 milliard de rands de frais de conseil en 2016. « Nous sommes persuadés que, dans un jour ou deux, nous allons récupérer ces fonds qui ont été indûment pris », a déclaré mardi le procureur Knorx Molelle, responsable du service de confiscation des avoirs du parquet, confirmant des informations ayant fuité dans les médias. Au total, 17 enquêtes seraient ouvertes sur des entreprises liées aux Gupta, a-t-il précisé. Le parquet espère récupérer l’équivalent de 3,3 milliards d’euros d’argent public.

Puissante fratrie originaire d’Inde, les Gupta se trouvent au cœur du plus grand scandale politico-financier de l’Afrique du Sud post-apartheid. Fin 2016, un rapport de la médiatrice anti-corruption sur « la capture de l’Etat » a mis en évidence les liens sulfureux qu’entretiennent les trois frères avec le président Jacob Zuma. Influence sur les choix de ministres, pressions pour empocher des contrats publics, versements de pots-de-vin : l’emprise des Gupta sur le chef de l’Etat a de profondes ramifications, et passe notamment par son fils, Duduzane Zuma, employé choyé de leur empire financier jusqu’en 2016.

Mi-2017, des révélations permises par une fuite massive de courriels sortis tout droit de l’une de leurs entreprises, les #GuptaLeaks, achèvent de mettre en lumière l’ampleur des malversations et des personnages impliqués – ministres, membres de la famille Zuma, membres du Congrès national africain (ANC).

Retarder les procédures

Publiquement discrédités, boudés par les banques, les Gupta n’avaient jusque-là pas été inquiétés par la justice. De son côté, Jacob Zuma, qui a toujours nié les allégations de corruption, a tout fait pour retarder les procédures judiciaires, en dépit de l’ampleur du scandale.

Mi-décembre, un tribunal lui a infligé un sévère camouflet en lui ordonnant de mettre en place une commission d’enquête sur la capture de l’Etat et de nommer un procureur spécial. C’est ce qu’il a fait le 9 janvier, sous la pression de l’ANC.

Car depuis, Cyril Ramaphosa, l’actuel vice-président, a été élu le 18 décembre pour lui succéder à la tête de l’ANC. Ce dernier a promis de nettoyer le parti de Nelson Mandela de toute la corruption qui le gangrène, pour enrayer l’érosion de son électorat. « Nous allons nous attaquer à la corruption et à la capture de l’Etat. Priorité absolue sera accordée aux enquêtes et aux poursuites contre ceux qui en sont responsables », a-t-il promis, samedi, lors de son premier grand discours de chef du parti. Théoriquement, le mandat du chef de l’Etat courrejusqu’en 2019. Mais la célérité de la justice pourrait le contraindre à démissionner avant, à moins que l’ANC ne décide tout bonnement de le révoquer.



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