Il y a deux jours, une dizaine d’organisations de défense des droits de l’homme, parmi lesquelles Amnesty International, RAID, AFREWATCH, ont adressé une lettre à 13 compagnies minières basées dans les provinces du Haut-Katanga et du Lualaba. Pour ces organisations de la société civile, les entreprises ne devraient pas profiter de la situation de la pandémie du Covid-19 pour violer les droits des travailleurs.
Depuis plus de deux mois, plusieurs centaines de travailleurs sont confinés sur différents sites miniers dans la province du Haut-Katanga et du Lualaba au sud de la RDC. Selon plusieurs témoignages, ces mineurs passent la nuit dans des logements surpeuplés, les installations sanitaires sont insalubres, la nourriture est soit de mauvaise qualité soit insuffisante.
L’ONG RAID, l’une des signataires de la lettre adressée aux entreprises minières, indique que la RDC est presque le seul pays au monde qui applique le confinement obligatoire sur les lieux de travail. Geneviève Theiraut, une des responsables de cette ONG, reconnait qu’il y a eu des améliorations, mais c'est loin d’être suffisant selon elle
« On se retrouve à avoir des milliers des travailleurs congolais confinés sur les sites miniers, loin de leurs familles, étant souvent dans l’impossibilité de communiquer avec leurs enfants. Et s’ils refusent le confinement, ils ne sont pas payés et ils sont même sous la menace de ne pas reprendre le travail après le déconfinement », nous explique-t-elle.
Quant au travail à proprement parler dans les mines, les ONG de défense des droits de l’homme invitent les compagnies minières à mettre en place des règles strictes d’hygiène, à appliquer les gestes barrières. Et surtout, elles demandent aux entreprise de laisser aux travailleurs la possibilité de retourner dans leurs familles plutôt que de les confiner sur le lieu de travail.
RFI