Les ministres des Finances de la zone euro n'ont pas accepté ce samedi de prolonger une nouvelle fois le programme d'aide grec au-delà du 30 juin, contrairement à ce que demandait Athènes. Une prolongation réclamée après la décision d'Alexis Tsipras d'organiser un référendum pour soumettre au peuple grec les propositions de l'UE, de la BCE et du FMI. Une réunion de la zone euro sans la Grèce est prévue ce samedi pour «discuter des conséquences».
Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, était arrivé en demandant une extension du programme d’aide pour un mois, le temps que le référendum se tienne et que les conclusions en soient tirées. Ses dix-huit homologues de la zone euro ont rejeté cette demande.
Le programme d'aide s’arrêtera donc mardi comme prévu initialement et le gouvernement grec devra donc se débrouiller tout seul pour faire face au remboursement de 1,6 milliard d’euros que le FMI attend pour ce jour-là.
Les ministres des Finances se réunissent maintenant à dix-huit sans leur homologue grec pour envisager les conséquences et s’assurer de la stabilité de la zone euro.
La première conséquence prévisible est que la Grèce va certainement se retrouver mardi en défaut de paiement face au FMI.
Pour les autres membres de la zone euro, c’est maintenant le plan B, à savoir comment gérer ce défaut de paiement qui dans un premier temps ne concerne pas directement la Banque centrale européenne, mais qui pourrait entraîner une sortie, voire une suspension de la Grèce de la zone Euro.
ANALYSE
L’Eurogroupe a décidé de convoquer ce samedi en fin d’après-midi une réunion des ministres de Finances sans le ministre grec pour « discuter des conséquences » de la fin du plan d’aide à la Grèce, caduc mardi 30 juin. Le jour où Athènes doit rembourser 1,6 milliard d’euros au FMI. Une somme dont elle ne dispose pas.
La décision de la tenue d’une telle réunion fait suite au rejet par la Grèce des propositions de réformes de la troïka en échange de financement. Il y a deux semaines à Bruxelles, la présidence française envisageait déjà cette possibilité et disait étudier les répercussions qu’une telle issue aurait sur l’économie européenne et sa monnaie l’Euro.
Désormais, il semble bien que l’on s’oriente dans cette direction. Absent de cette réunion, le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis a quant à lui déclaré que les négociations pouvaient continuer jour et nuit pour améliorer les propositions des créanciers.
Mais Athènes ne veut pas des réformes imposées par la troïka, jugées contraires au programme qui a permis à Alexis Tsipras de devenir Premier ministre. Et c’est là tout l’enjeu, car en cas de référendum le 5 juillet prochain, le gouvernement d’Alexis Tsipras pourrait être sanctionné par ses compatriotes auxquels il avait promis la fin de l’austérité.
Avec RFI