La RDC, le Rwanda et le Burundi ont signé hier mercredi 30 mai, tard dans la soirée, la déclaration dite de Kinshasa sur le projet hydroélectrique régional Ruzizi III. Le pays de Lumumba était représenté par le ministre de l’Energie et Ressources hydrauliques, Ingele Ifoto. Les parties rwandaise et burundaise l’étaient par leurs ministres sectoriels, à une exception près pour le Burundi qui a vu également son ministre des Finances effectuer le déplacement pour Kinshasa.
Les trois pays de la CEPGL déclarent que Ruzizi III est une solution au déficit énergétique qui limite les efforts de leur développement socio-économique et va également renforcer la coopération énergétique entre les trois Etats de la CEPGL. Ainsi ils se sont engagés pour que les négociations, pilotées par l’EGL, Energie des grands lacs, débouchent sur la signature prochaine des Accords. A la réunion de Kinshasa, ils ont réaffirmé leur engagement à préparer et à finaliser le cadre indispensable à la signature solennelle prochaine des Accords de projet. Ces conventions devront couronner la fin du processus des négociations complexes entre les Etats appuyés par leurs sociétés nationales d’électricité et l’Investisseur/Développeur privé. Ces négociations, rappelle-t-on, avaient débuté le 06 octobre 2012.
D’une puissance installée de 147 MW pouvant être optimisée jusqu’à environ 230 MW, le projet Ruzizi III est un projet hydroélectrique développé en partenariat public-privé qui vient répondre à la problématique d’un déficit énergétique qui perdure depuis les années 2010 dans les trois pays de la Communauté économique des pays des Grands Lacs.
Lire ci-dessous, l’intégralité de la Déclaration de Kinshasa sur le Projet hydroélectrique régional Ruzizi III. Didier KEBONGO
Déclaration de Kinshasa sur le Projet Hydroélectrique Régional Ruzizi III, le 30 mai 2018
A l’initiative conjointe de leurs Excellences Madame et Messieurs les Ministres de l’Energie et Ressources Hydrauliques de la République Démocratique du Congo Monsieur INGELE IFOTO, de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines de la République du Burundi, Honorable Corne MANIRAKIZA, des Finances, du Budget et de la Coopération au Développement Economique du Burundi, Docteur Domitien NDIHOKUBWAYO, ainsi que Madame la Secrétaire d’Etat chargée de l’Energie et de l’Eau du Rwanda , Honorable Germaine KAMAYIRESE, il est signé solennellement ce mercredi 30 mai 2018, à Kinshasa , la présente déclaration sur le projet hydroélectrique régional Ruzizi III.
1. Les trois Etats parties à ce projet déclarent que le Projet Hydroélectrique Régional Ruzizi III est une solution au déficit énergétique qui limite es efforts de leur développement socio-économique et va également renforcer la coopération énergétique entre les trois Etats de la CEPGL.
2. Les trois Etats parties à ce projet saluent les efforts consentis par leurs Gouvernement respectifs à savoir : Le Gouvernement de la République du Burundi ;
Le Gouvernement de la R.D. Congo ;
Le Gouvernement de la République du Rwanda.
3. Les trois Etats parties à ce projet saluent également l’expertise des Sociétés nationales d’électricité des trois pays de la CEPGL, à savoir la Société Nationale d’Electricité, SNEL SA, pour la R.D. Congo, la Régie de Production et de Distribution d’eau et d’Electricité, REGIDESO, pour la République du Burundi et l’Energy Utility Corporation Limited, EUCL, pour la République du Rwanda.
4. Les trois Etats parties à ce projet se félicitent de l’engagement de l’Organisation de la CEPGL qui, à travers ’organisme spécialisé en charge de l’Energie, en sigle EGL, continue à faire montre non seulement d’un grand professionnalisme mais aussi d’une abnégation dans le suivi de ce projet régional.
5. Les trois Etats parties à ce projet louent à sa juste valeur l’expertise du Groupement de l’Investisseur/Développeur privé constitué dé l’Industrial Promotion Services-IPS (Kenya), et SN Power AS (Norvège).
6. Les trois Etats parties à ce projet demeurent solidaires pour permettre à la Société RUZIZI III EL créée par le Groupement de l’Investisseur/Développeur de mener en partenariat public-privé les activités suivantes sur les sites du projet situés sur la rivière Ruzizi :
(a) développer, concevoir, financer, construire, détenir, exploiter et assurer la maintenance d’une centrale hydroélectrique d’une capacité de 147 MW avec possibilité d’extension de cette capacité jusqu’à 230 MW ;
(b) développer, concevoir, financer, construire, détenir, exploiter et assurer la maintenance d’une ligne de transmission à haute tension pour évacuer ’électricité de la Centrale.
7. Les trois Etats parties à ce projet restent engagés pour aboutir à une concession de 25 ans à l’issue de laquelle la centrale et la ligne de transmission seront transférées aux trois Etats conformément aux stipulations de ce projet.
8. Les trois Etats parties à ce projet demeurent engagés pour que les négociations, pilotées par l’EGL débouchent à l’étape de signature prochaine des Accords,
9. Les trois Etats parties à ce projet remercient vivement pour leur accompagnement les Bailleurs de fonds ci-après : l’Agence Française de Développement (AFD), la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Européenne d’Investissement (BEI), la Banque Mondiale (BM), la Kfw et l’Union Européenne , lesquelles ont promis d’octroyer aux Etats des dons et des prêts concessionnels à rétrocéder à la Société de Projet pour financer les parts d’actionnariat et d’endettement revenant à ces Etats, en plus d’importants fonds qu’ils ont consacré aux études menées dès 2008 et d’autres soutiens financiers multiformes.
10. Les trois Etats parties à ce projet réaffirment leur engagement à préparer et à finaliser le cadre indispensable à la signature solennelle prochaine des Accords de Projet devant couronner la fin du processus des négociations complexes entre les Etats appuyés par leurs Sociétés nationales d’électricité et l’Investisseur/Développeur privé, lesquelles négociations ont débuté exactement le 06 octobre 2012.
11. Les trois Etats conviennent que chaque Etat partie conclura un plan de sécurité pour le projet Ruzizi III avec la Société de Projet d’un accord, dans un délai ne dépassant pas deux mois et demi.
12. Les trois Etats parties à ce projet conviennent de la poursuite, en concertation avec leurs Sociétés nationales d’électricité, de négociations avec la société de projet ou les Promoteurs sur d’autres points tels que le dispositif final à mettre en place pour la Garantie de l’Acheteur et le plafonnement des coûts du projet.
13. Les trois Etats parties à ce projet soutiennent la vision permettant d’arriver avec l’Investisseur/Développeur, à la signature des Accords de projet en vue de la réalisation des investigations géophysiques et géologiques, des études complémentaires requises et d’autres activités, notamment l’expropriation et l’indemnisation des personnes affectées par le projet.
14. Les trois Etats parties à ce projet conviennent, qu’à l’issue de la période de clôture financière, les travaux de construction proprement dits pourront commencer pour se terminer en 2024.
Fait à Kinshasa, le 30 mai 2018.
POUR LA REPUBLIQUE POUR LA REPUBLIQUE DU
DEMOCRATIQUE DU CONGO
INGELE IFOTO,
Ministre de l’Energie et des Ressources Hydrauliques
POUR LA REPUBLIQUE DU BURUNDI
Honorable Corne MANIRAKIZA,
Ministre de l’Hydraulique, Energie et des Mines
Docteur Domitien NDIHOKUBWAYO,
Ministre des Finances, du Budget
POUR LA REPUBLIQUE DU RWANDA
Honorable Germaine KAMAYIRESE
Secrétaire d’Etat chargée de l’Energie et de l’Eau Coopération au Développement Economique