Loading Page: LA BCC EST FORMELLE : « LA BIAC ET LA FIBANK SERONT SAUVÉES GRÂCE AU PROCESSUS DE REDRESSEMENT DÉJÀ MIS EN PLACE » - RDC finance - RDC économie: toute l'information économique de la RDC

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La BIAC et la FIBANK ne seront pas liquidées. Cette assurance est de la Banque centrale du Congo, déterminée à apaiser les inquiétudes des déposants. Ces banques seront sauvées par le processus de redressement déjà mis en œuvre par l’autorité monétaire. C’est ce qu’indique le Gouverneur Déogratias Mutombo Mwana Nyembo, qui s’exprimait hier mardi au terme de la dixième réunion ordinaire du Comité de politique monétaire. Le gouverneur de la BCC a souligné, à cette occasion, qu’une banque doit respecter les deux exigences principales, à savoir le maintien d’une liquidité disponible suffisante et le renforcement.

A en croire, le patron de l’Institut d’émission, le dirigeant d’une banque doit asseoir une bonne gouvernance en respectant les principes prioritaires que sont un système informatique fiable et transparent ; ainsi que des fonds propres en quantité suffisante pour couvrir les dettes.
Par ailleurs, le CPM encourage le public à continuer à faire confiance au système bancaire national pour lequel une vigilance accrue est de mise à l’effet d’assurer de meilleurs services financiers à la population. Ainsi, le CPM a décidé de maintenir inchangé le dispositif actuel pour observer encore les effets de dernières mesures de politique monétaire et de change. Mathy MUSAU

BANQUE CENTRALE DU CONGO
Kinshasa, République Démocratique du Congo
COMMUNIQUE

Le Comité de Politique Monétaire (CPM) a tenu, le mardi 08 novembre 2016, sous la présidence de Monsieur Déogratias MUTOMBO MWANA NYEMBO, Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, sa dixième réunion ordinaire.
Le Comité de Politique Monétaire a examiné la situation économique aux plans extérieur et intérieur ainsi que les facteurs de risque y associés pesant sur la conjoncture intérieure à court terme préalablement à la prise d’une décision de politique monétaire conséquente.

Au plan extérieur :
Les perspectives économiques mondiales du FMI publiées au mois d’octobre courant indiquent la persistance de la faiblesse de la croissance économique mondiale, laquelle devrait se situer à 3,1 % en 2016, soit une contraction de 0,1 point de pourcentage par rapport au niveau de 2015.
Dans les économies avancées, la croissance devrait s’établir à 1,6 % en 2016 après 2,1 % une année plus tôt en raison du ralentissement observé aux Etats-Unis et du vote en faveur du Brexit au Royaume-Uni.
Pour ce qui est des économies émergentes et en développement, elles devraient connaître une reprise, attestée-par un niveau de croissance projetée de 4,2 % contre 4,0%. S’agissant de l’Afrique subsaharienne, le rythme de la croissance économique devrait poursuivre avec sa trajectoire baissière et afficher une croissance de 1,4 %, soit un niveau en deçà de taux réalisés aux vingt dernières années. Ce ralentissement résulte de la détérioration de la conjoncture extérieure sur fond de la persistance de niveaux bas des cours de matières premières ainsi que du durcissement de conditions financières.
A cet effet, il est recommandé la coordination et la concertation dans la mise en œuvre des politiques macroéconomiques en vue de soutenir la croissance. Quant aux grandes banques centrales, elles devraient maintenir une politique monétaire accommodante pour soutenir l’activité.
S’agissant des cours de matières premières intéressant l’économie nationale, il y a lieu de souligner que les cours du cuivre et du pétrole se sont globalement maintenus par rapport au mois précédent, quoiqu’en légère baisse, s’établissant respectivement à 4.826,50 USD la tonne métrique et 47,89 USD le baril.
Au plan intérieur :
La croissance économique, sur la base des données de production à fin juin 2016, est estimée à 4,3 % en 2016 contre 6,9 % en 2015. Ce rythme baissier de la croissance devrait encore s’accentuer eu égard aux premiers éléments d’activité enregistrés au niveau du secteur extractif. C’est dans cet ordre que le solde d’opinions négatif semble s’inscrire dans la durée enregistrant une moyenne de -3,3 % aux dix premiers mois de l’année en cours.
Sur le marché des biens et services, les anticipations liées à la dépréciation monétaire ont eu des répercussions néfastes sur le rythme de formation des prix intérieurs, lequel s’est accéléré au mois d’octobre courant. En effet, le taux d’inflation au mois sous analyse a atteint 1,474 %, soit le niveau le plus élevé de l’année, portant le taux cumulé annuel à 4,853% et celui en glissement annuel à 5,081 % contre un objectif de 4,2 %.
En ce qui concerne les finances publiques, au mois d’octobre 2016, l’exécution du plan de trésorerie du secteur public, intégrant l’amortissement de la dette, se clôturerait par un déficit de 102,3 milliards de CDF. En cumul annuel, la situation financière de l’Etat afficherait un déficit de 412,2 milliards de CDF.
Sur le marché des changes, il a été noté une stabilité relative par rapport au mois dernier. En effet, à la suite des décisions de politique monétaire et de change d’envergure prises au courant du mois d’octobre 2016, essentiellement le relèvement du coefficient de la réserve obligatoire ainsi que la vente de devises, il a été noté une appréciation du taux parallèle de 0,3 % entre septembre et octobre courant contre une dépréciation de 10,7 % enregistrée entre les mois d’août et septembre. Quant au taux indicatif, sa dépréciation mensuelle de 5,3 % tient de l’ajustement de cette variable aux forces du marché. S’agissant des réserves de change, elles se sont situées à 929,79 millions de USD, correspondant à 4,11 semaines d’importations de biens et services sur ressources propres.
S’agissant du secteur monétaire, la base monétaire a atteint 1.495,32 milliards de CDF, soit une progression de 227,62 milliards par rapport à fin décembre 2015. Cette progression de l’offre de la monnaie centrale est expliquée par une croissance des Avoirs intérieurs nets de 598,86 milliards de CDF, impulsés essentiellement par le Crédit Net à l’Etat, alors que les Avoirs extérieurs nets ont baissé de 371,24 milliards.
L’encours global du Bon BCC est passé de 25,0 à 30,0 milliards de CDF, soit une ponction de la liquidité bancaire de 5,0 milliards.
Par ailleurs, le CPM a examiné l’évolution des dépôts collectés par les banques à fin octobre 2016, lesquels, comme les mois antérieurs, ont enregistré une hausse de 1,0 % comparativement au mois de décembre 2015. Tout en notant avec satisfaction cette situation, le CPM encourage le public à continuer à faire confiance au système bancaire national pour lequel une vigilance accrue est de mise à l’effet d’assurer de meilleurs services financiers à la population.
Au demeurant, le CPM a décidé de maintenir inchangé le dispositif actuel pour observer encore les effets des dernières mesures de politique monétaire et de change prises. A cet effet, le taux directeur reste fixé à 7,0%. Quant aux coefficients de la réserve obligatoire, ils sont maintenus à 13 % et 12 % pour les dépôts en devises respectivement à vue et à terme ainsi qu’à 2 % et 0 % pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme. Quant à la régulation de la liquidité, elle va se poursuivre via l’adjudication du Bon BCC.
Fait à Kinshasa, le 08 novembre 2016
Déogratias MUTOMBO MWANA NYEMB0
Président