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BANQUE CENTRALE DU CONGO
COMITE DE POLITIQUE MONETAIRE
COMMUNIQUE DE PRESSE
Le Comité de Politique Monétaire s’est réuni, ce jeudi 10 décembre 2015, pour sa onzième réunion ordinaire de l’année sous la présidence de Monsieur Déogratias MUTOMBO MWANA NYEMBO, Gouverneur de la Banque Centrale du Congo.
Analysant la conjoncture économique, monétaire et financière à fin novembre 2015 tant sur le plan interne qu’externe, le Comité a relevé ce qui suit :

Au plan international,
Le Comité de Politique Monétaire a noté le ralentissement de l’activité économique mondiale qui alimente les incertitudes sur les perspectives à court terme. En effet, selon l’OCDE, le taux de croissance mondiale se situerait à 2,9% en 2015, en recul de 0,2 point par rapport aux estimations de juin dernier. Cette révision à la baisse tient principalement au ralentissement des économies émergentes, à la faiblesse des échanges internationaux ainsi qu’aux incertitudes relatives à la production potentielle.
Le Comité a également relevé la volatilité des cours mondiaux des matières premières intéressant l’économie nationale. Tel est le cas du cuivre dont les cours, en moyenne mensuelle, en recul depuis 2014, se sont redressés de mars à mai 2015, puis plongés de juin à août 2015, pour remonter encore de septembre à octobre 2015 avant de baisser à nouveau en novembre.
Face à l’atonie de l’activité mondiale, des politiques publiques pro-croissances devraient être mises en œuvre pour soutenir la demande à court terme, y compris le maintien de politiques monétaires et budgétaires accommodantes, en fonction des marges dont dispose chaque économie.

Au plan national,
Examinant la situation économico-financière du pays, les membres du Comité de Politique Monétaire ont noté la poursuite du ralentissement de la croissance économique sur fond d’une stabilité sur tous les marchés. En effet, les estimations de la production au troisième trimestre 2015 anticipent une croissance de 7,7 % contre une prévision initiale de 10,3 % et une réalisation de 9,5 % en 2014. Nonobstant la bonne tenue des activités du secteur tertiaire, la croissance économique s’est ressentie de la décélération des activités du secteur primaire dont la contribution à la croissance s’est contractée de 3,4 points de pourcentage contre 5,5 points en 2014.
Dans ce contexte, il a été noté une baisse de la confiance des chefs d’entreprises à + 5,1 % au mois de novembre contre +8,4 % le mois précédent, impulsé par le recul des activités des industries extractives confrontées au trend baissier des cours mondiaux de matières premières.
Concernant les prix à la consommation, le Comité s’est félicité de la poursuite de la stabilité sur le marché des biens et services. En effet, l’inflation en termes mensuels s’est située à 0,079 % contre 0,096 % un mois auparavant. Les perspectives pour l’année 2015 laissent entrevoir un taux d’inflation de 0,751 % contre un objectif de 3,5 %.
Examinant la situation des finances publiques, le Comité a noté un excédent annuel de 24,2 milliards de CDF du solde des opérations financières de l’Etat après une succession de déficits au terme de deux derniers mois. Cette amélioration tient aux effets bénéfiques procurés par l’échéance fiscale du mois de novembre consacrée au paiement du deuxième acompte provisionnel de l’impôt sur le bénéfice. Aussi, le Comité de Politique Monétaire encourage le Gouvernement à poursuivre davantage les efforts d’amélioration des recettes publiques et de rationalisation des dépenses.
Sur le marché des changes, le Comité a noté la poursuite de la stabilité sur les différents segments du marché. Le cours indicatif s’est établi à 925,73 CDF/USD et à 931,75 CDF sur le marché parallèle, enregistrant une appréciation mensuelle de 0,3 % et une dépréciation de 0,1 % respectivement. Quant aux réserves de change à fin novembre, elles se sont établies à 1,5 milliard de USD, soit 6,2 semaines d’importations des biens et services.
Sur le marché monétaire, il a été noté la poursuite du dynamisme des activités tant au guichet de facilités permanentes qu’à l’interbancaire où les opérations se sont dénouées aux taux de 4,5 % et 1,7 % respectivement. Cependant, en raison de la tendance à la réapparition des déficits publics observée les deux derniers mois qui ont induit l’accroissement des avoirs libres des banques et donc une dilatation de la base monétaire, la Banque Centrale a utilisé son Bon dont l’encours s’est accru de 70 % sur les deux derniers mois.
A l’issue de ces analyses, le Comité de Politique Monétaire, qui suit de près la conjoncture, a décidé de maintenir inchangé son dispositif actuel. Ainsi, le taux directeur demeure à 2 % et le coefficient de la réserve obligatoire est maintenu à 8 % et 7 % sur les dépôts à vue et à terme en devises et à 2 % et 0 % sur ceux à vue et à terme en monnaie nationale. La régulation de la liquidité sera efficacement assurée via le Bon BCC
Dans un contexte de contraction de l’activité économique sur fond des risques de chocs éventuels sur l’économie, le Comité de Politique Monétaire en appelle à la mise en œuvre des réformes dans la conduite des politiques macroéconomiques voire structurelles en vue de conforter la résilience de l’économie nationale.
Fait à Kinshasa, le 10 décembre 2015
Déogratias MUTOMBO MWANA NYEMBO
Président