L’Agence congolaise des grands travaux (ACGT) amorce bientôt une phase décisive de son existence. Créée par décret n°08/017 du 26 août 2008, cette entreprise publique, qui vient de souffler ses 13 bougies, sera bientôt dotée de la certification ISO 9001 version 2015. Annoncée pour 2022, »cette consécration » permettra à l’Agence congolaise d’assurer sa progression vers une maturation qui lui conférera crédibilité sur l’échiquier international et performance dans ses prestations, renseigne un document diffusé hier par sa cellule de communication.
Mis en œuvre dans le cadre du programme sino-congolais, ce service public a entrepris, au fil du temps, une mutation pour se positionner comme un grand bureau d’ingénierie performant dans la coordination et le management des projets. Personnel, équipements, formations…tout est mis à contribution pour y parvenir.
Placée sous la tutelle du ministère ayant les infrastructures dans ses attributions, l’ACGT poursuit ses trois missions traditionnelles, en l’occurrence concevoir des projets dans le cadre des infrastructures de base, superviser les travaux qu’exécutent les entreprises chinoises, et conseiller le gouvernement de la République en matière d’infrastructures.
101 projets exécutés en 13 ans
Aujourd’hui, en treize ans de parcours, cette agence nationale spécialisée dans l’exécution des grands travaux donne espoir à un pays en phase de reconstruction, fait remarquer un de ses hauts cadres. Maître d’ouvrage délégué du ministère des Infrastructures et Travaux publics, l’ACGT a piloté à ce jour 101 projets, représentant un portefeuille de 2.950.907.376,48 US$, indique le document mis à la disposition de la presse.
Par ailleurs, précise la source, l’agence congolaise a supervisé 49 projets dans le cadre des contrats de concession pour une enveloppe globale de 1.880.865.784,66 US$. De même, 42 autres projets mis en œuvre dans le cadre du programme sino-congolais pour une enveloppe totale de 822.109.060, 14 US$. L’ACGT a aussi veillé à l’exécution de 10 projets mis en œuvre sur financement du Trésor public pour un montant total de 247.851.531,68 US$ et diligenté 85 projets d’étude.
Erection des stades, ponts, routes, usines…
Parmi les réalisations phares, on note entre autres la construction de la route des poids lourds de la ville de Lubumbashi, la route Kinshasa-Matadi-Boma-Moanda, la route Manono-Kitanda-Ankoro, la voirie de Manono…
Il y a, en outre, l’érection du pont Lomela dans le Sankuru, la route Lwambo – Mitwaba – Manono avec ses multiples ponts, la route Lubumbashi – Kasomeno, la route Kasumbalesa – Mokambo – Sakania, les routes Lubumbashi – Kasumbalesa et Lubumbashi – Likasi — Kolwezi.
A l’actif de l’ACGT, le document diffusé fait également mention de l’érection des stades de Kalemie, de Goma, de Bukavu et de Bunia. De même, la construction de l’usine de fabrication des maisons préfabriquées de Kisangani, ainsi que l’usine de captage et de traitement d’eau de Kamina.
Des formations régulières…
De l’avis des cadres de cette entreprise, l’Agence congolaise procède à des formations régulières de ses agents afin d’être performante et relever les défis du secteur. Ces formations sont entreprises notamment en matière des routes et autoroutes, des voiries structurantes, des chemins de fer, des ports, des aéroports, des architectures et bâtiments, du génie urbain, des infrastructures énergétiques, des infrastructures passives de télécommunication ainsi que les infrastructures spéciales.
Les ingénieurs ACGT, qui constituent le corps de métier de cette entreprise, sont donc régulièrement mis à niveau par rapport aux récentes inventions technologiques du domaine. Les équipements de pointe, dont dispose ce service public pour le contrôle des travaux, sont de plus performants.
L’agence dispose entre autres de drones ibi et drone lidar pour la topographie aérienne et par photogrammétrie, de radars pour le scannage des structures en béton, d’un defléctomètre lourd à masse tombante pour le sondage des chaussées, de stations et de GPS différentiel totale pour la levée topographique, des vélocimétries pour le mesurage de vitesse d’écoulement des eaux dans les cours d’eau, des compteurs des trafics par câble et bien d’autres choses encore.
La Direction Générale de l’ACGT ne lésine pas sur les moyens pour se doter d’équipements performants. C’est dans ce cadre qu’en Afrique centrale, elle est la seule à posséder le defléctomètre lourd à masse tombante.
Maîtrise du coût, de la qualité et des délais
Sous la tutelle du ministère des Infrastructures travaux et publics, l’ACGT coordonne l’exécution des projets d’infrastructures spécifiés dans les conventions et accords de collaboration signés entre la RDC et le groupement des entreprises chinoises Crec et Sinohydro. Elle développe également des projets en partenariat public-privé et s’occupe également des routes concédées.
L’ACGT réalise, à cet effet, les études et la conception des projets d’intérêt publics en vue de maîtriser le coût, la qualité et les délais de production des ouvrages. Depuis quelques années, les études menées par cette agence et son expertise déployée dans le contrôle et la supervision des travaux, ont fortement contribué à construire ce qui représente les fondamentaux de développement des infrastructures de base en RDC et qui en font la fierté.
Près de 189 agents qualifiés
Dotée d’un effectif de 189 agents, l’ACGT a réparti son personnel en 5 directions, la Direction Administrative et Juridique, la Direction Financière et Investissements, la Direction de l’Audit et Contrôle, la Direction des Etudes et Développement, et la Direction de Gestion des Projets.
Au nombre de ces agents se trouvent 24 cadres de Direction, 61 cadres de commandement, 67 cadres de collaboration, 31 agents de maîtrise et 3 agents d’exécution. »Bien entendu, avec la demande en infrastructures, manifestée par le pays, il est évident qu’un accroissement de son personnel est un impératif », nous souffle un cadre de l’ACGT..
Sur les perspectives d’avenir, de nouveaux projets sont dans le viseur. C’est notamment la réhabilitation de la route Mbuji Mayi – Kamina (327,35 km) , la réhabilitation de la route Mwene Ditu – Mbuji Mayi (103,80 km), la construction du pont Mudimbi (Sud Kivu), la réhabilitation de la RN2, le tronçon à Kikoyi (294,10 km), et le démarrage des travaux dans le cadre du contrat de concession de la route Kasomeno-Kasenga-Chalwe, prévu pour septembre 2021.
Yves KALIKAT / forum des as