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Etat des lieux complet. Vue panoramique. Problèmes et pistes de sortie. Les travailleurs de la Gécamines, rangés derrière les Syndicats représentatifs et le Bureau Syndical Permanent, démontrent combien il est encore possible de faire de cette société, le poumon de l’économie nationale.

Ils retracent, au fait, la situation de cette entreprise sous ses multiples domaines de fonctionnement et ouvrent des perspectives qui, si elles sont réalisées, peuvent faire en sorte que la Gécamines redevienne le géant minier qu’elle fut, il y a plusieurs décennies, en RD. Congo. Pour ce faire, ils écrivent à Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le tout nouveau Président investi le 24 janvier 2019, pour éclairer les lanternes de sa perception des faits, quant à l’évolution de la Gécamines durant les six dernières années. Dans cette édition, à l’aide d’une copie interceptée sur la toile, il y a lieu de découvrir, ici, une photographie de ce qu’est devenue la Gécamines d’aujourd’hui et, surtout, des assurances des travailleurs à se couper en mille morceaux au vrai sens du mot, pour son redressement rapide, au cas où l’Etat congolais, grâce à l’intervention personnelle de Félix Antoine Tshisekedi, y allouait des moyens conséquents.

SYNDICATS REPRESENTATIFS A LA GECAMINES ET BUREAU SYNDICAL PERMANENT
MEMORANDUM A SON EXCELLENCE MONSIEUR LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE CHEF DE L’ETAT 
(Avec nos hommages les plus déférents)

CONCERNE : ETATS DES LIEUX DE NOTRE ENTREPRISE

Nous, les douze syndicats légitimes et Bureau Syndical Permanent, représentant les travailleurs de la GECAMINES, réunis en séance extraordinaire, tenons à vous présenter nos plus sincères félicitations pour votre brillante élection à la tête de notre beau et grand pays et vous témoignons notre soutien total pour la sauvegarde des intérêts de tous les travailleurs congolais en particulier et de la population de notre Nation en général.

Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, à la faveur d’une lettre ouverte circulant sur les réseaux sociaux et qui vous aurait été adressée par un groupe de soi-disant agents GECAMINES, anonymes, nous saisissons l’occasion pour nous permettre de vous informer de la santé de notre entreprise depuis les années 2010 à ce jour.

Il est de notre devoir, au moment où vous prenez vos Hautes Fonctions, que la délégation de l’intersyndicale et le bureau syndical GECAMINES vous informe de la situation de la plus grande entreprise minière congolaise, en vue de solliciter votre bienveillance et votre appui pour nous accompagner dans le cycle de transformation dans lequel notre Entreprise s’est inscrite et qui, nous en sommes convaincus, constituera un exemple pour toutes les entreprises du Portefeuille de l’Etat.
Nous nous permettons donc, Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, de dresser un tableau non exhaustif de l’évolution de la situation.

1. SOCIAL

Contrairement à ce qui est affirmé grossièrement dans ce courrier, l’agent GECAMINES au plan social, a été sans doute l’agent le mieux traité de toutes les entreprises du Portefeuille depuis l’installation de ce Conseil d’Administration fin 2010.

A cette date la société avait une lourde dette sociale qui s’élevait à 42 mois d’arriérés de salaire du personnel actif sans oublier les décomptes finals dus aux retraités, veuves et orphelins.
Il a fallu courageusement engager un dialogue social entre employeurs et syndicats car ce dossier rendait la situation difficile au redémarrage de la société.

L’apurement progressif et complet des arriérés de salaires, en plus du paiement des salaires dus sur toute la période, n’a été rendu possible que grâce aux efforts conjugués entre employeur et employés pour l’utilisation de fonds issus des partenariats et la cessions de certains actifs entre l’activité opérationnelle de l’entreprise et ses obligations sociales. Le personnel a fait preuve de patience et de sacrifice pour permettre à la société de s’en sortir.

Permettez-nous, Excellence Monsieur le Président, de porter à votre connaissance que lors de la fin super-cycle mondial des matières premières vers 2014-2015, qui a trainé l’arrêt partiel ou total de certaines entreprises d’exploitation minière avec parfois des réductions des effectifs, grâce au dialogue social, la Gécamines consciente de son rôle n’a mis personne au chômage et, malgré certaines difficultés l’entreprise a continué à payer le plus régulièrement possible les salaires et à accorder certains avantages sociaux, montrant par là encore son statut spécial et ses responsabilités dans l’environnement minier.

Plus encore, il est à noter qu’à ce jour, la Gécamines est la seule entreprise de l’Etat à avoir mis en place un plan social de départ à la retraite (2015-2016) qui a permis à date, à plus ou moins 2294 agents de quitter définitivement dans la dignité et le respect du droit, l’entreprise en leur payant sans pénalité leurs décomptes finals sur fonds propres dont 1963 en totalité et partiellement 331 agents de niveau hiérarchique supérieur.
S’agissant d’ailleurs de la confiance qui serait rompue entre l’employeur et ses salariés, il n’est que de constater que l’entreprise n’arrive plus à trouver de candidats volontaires au départ moyennant une compensation financière et ce,

contrairement au passé, parce que justement les salaires sont payés de manière régulière et que la confiance des salariés dans la capacité de l’entreprise à leur prise en charge est plus forte que la crainte de ne plus être payé. Ce seul indicateur suffit à lui seul à balayer les accusations infondées de ce que les agents GECAMINES seraient maltraités au sein de leur entreprise.

En outre, plusieurs actions sociales ont été améliorées et réalisées pour le bien-être des travailleurs, mais aussi pour l’ensemble de toutes les populations avoisinantes des infrastructures GECAMINES, à savoir :
- Approvisionnement des hôpitaux en produits pharmaceutiques ;
- Acquisition des matériels de la dernière technologie ;
- Modernisation des cliniques, salle d’opération de l’hôpital sud, maternité de l’hôpital panda, acquisition de l’unité d’hémodialyse déjà opérationnel etc…
- Vente des terrains et certains espaces aux agents à des prix acceptables et négociés qui font le bonheur de ceux qui peuvent accéder à la propriété après une vie de labeur.

 

Nous travailleurs responsables ne pensons pas que nous pourrons améliorer la situation des agents GECAMINES et de leur famille, au détriment de la relance de l’outil de production, qui seul nous permettra d’envisager durablement leur avenir. Notre souhait, est de protéger et d’améliorer davantage nos conditions sociales à travers une politique d’approche coopérative responsable afin d’atteindre les objectifs de la société.

Le plan social mis en place par l’employeur depuis janvier 2015 a intégré des actions combinées visant, d’une part, la réduction des effectifs pour les adapter au niveau compatible avec le programme de production et, d’autre part, le rajeunissement de la main d’œuvre. Notons que la moyenne d’âge du personnel étant au-delà de 58 ans.

2. PRODUCTION

En ce qui concerne la production, si la réussite opérationnelle n’est pas encore au rendez-vous, c’est qu’à l’arrivée de l’actuelle équipe dirigeante, elle avait hérité d’une situation catastrophique qui, contrairement à ce qui est colporté, n’a jamais permis à GECAMINES de connaître une production dépassant 30.000 tonnes depuis 1998, soit 16 fois moins que lors du pic historique de 1986.

Cette situation catastrophique se traduisant par :
- Une obsolescence totale de toutes les installations (vieille métallurgie dans l’ensemble du monde entier) ;
- Un vieillissement total du personnel avec une moyenne d’âge de plus de 58 ans ;
- Un sureffectif de plus de 12.000 agents sans rapport avec la production et dont la masse salariale était sans rapport avec les capacités contributives de la société ;
- L’impossibilité d’accéder au financement bancaire. Aucune institution financière ne nous a fait un quelconque crédit pour investir dans l’entreprise et mettre en place le premier plan stratégique qui avait été proposé par la

GECAMINES elle-même et par ses ingénieurs. 
- La non-maîtrise des flux financiers dans les JV

Néanmoins, sur les conseils des Grands Cadres Techniques de GECAMINES, les Administrateurs durant les premières années de leur mandat on fait confiance à la structure technique et financière en place et ont validé des investissements de plusieurs dizaines de millions de dollars dans l’appareil productif, sans aucun résultat opérationnel, si ce n’est une défiance de plus en plus grande entre la base des travailleurs et leurs directeurs.

C’est pourquoi, le Conseil d’Administration a souhaité connaître la vraie réalité opérationnelle de l’Entreprise et pour ce faire a mandaté des cabinets conseils extérieurs indépendants, pour faire l’audit opérationnel de GECAMINES, qui a conclu à la nécessité sans appel :

- D’une part de fermer les usines obsolètes, que d’aucuns s’obstinaient à vouloir faire tourner au mépris du danger et de la rentabilité économique de l’Entreprise comme à Kolwezi.
- D’autre part d’investir sur les installations encore potentiellement rentables, à Likasi notamment où se trouvent les deux dernières mines opérationnelles de GECAMINES.
- C’est sur cette base qu’ont été engagées :
• La remise en état du concentrateur(HMS) de Kamfundwa bien que construit en 2013, ne fonctionnait quasiment plus en 2015 par manque d’entretien.
• La rénovation de la salle d’électrolyse à Shituru qui datait du milieu du siècle ;
• L’installation du module SX, pour améliorer la qualité de nos cathodes ;
• La construction d’un grand Heap-Leach (lixiviation en tas) à panda ; 
• La construction d’un Heap-Leach à Kafundwa ;
• La construction d’une unité de broyage-concassage à Kamatanda, etc.
• La récupération de l’usine STL sur le terril de Lubumbashi

Pour l’heure, l’importance est de poser les bases d’un redressement durable en mettant en place une capacité structurelle adaptée aux réalités actuelles du secteur minier en accordant une priorité aux nouveaux projets.
Ce n’est un secret pour personne, nos unités de production sont vétustes. Leur fonctionnement est caractérisé par des pannes fréquentes qui rendent faible leur taux de mise en disposition. La GECAMINES date de l’époque coloniale, la technologie a évolué énormément.

Il est impérieux à terme que toutes ces unités soient remplacées par les unités modernes et nouvelles. C’est le seul objectif poursuivi.
Nous savons Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat que certains ennemis de la République instrumentalisent notre société à des fins purement politiciennes ou la décrédibilisent pour la défense d’intérêts particuliers que les réformes en cours dans l’entreprise viennent remettre en cause.

Pour nous travailleurs, nous pensons qu’il est impérieux que votre Excellence veille sur la pérennisation du programme de modernisation des unités de production et de la transformation en cours au sein de la société.
Cette transformation est le seul leitmotiv de la GECAMINES afin de la rendre forte à côté d’investisseurs étrangers qui apportent la modernité. Elle a permis à l’entreprise de réévaluer toutes ses activités et a proposé aux dirigeants le chemin le plus adapté à la situation et à l’environnement.

Cette nouvelle organisation permettra d’accompagner notre volonté de développement pour l’avenir. Une nouvelle génération des responsables engagés et motivés soutient d’ores et déjà cette nouvelle vision de l’entreprise et est prête à accompagner les dirigeants de la société dans ce nouvel élan pour la relance de la production.

3. LA STRUCTURE

GECAMINES ne dispose plus aujourd’hui de l’organisation et des cadres adaptés à ses opérations. C’est le constat clair qui a été réalisé par le cabinet international EY, qui a pointé du doigt l’inadéquation entre l’organisation actuelle héritée de l’UMHK et les standards industriels des concurrents de GECAMINES.
Il est donc vain et faux de vouloir faire croire, comme le prétendent ces agents anonymes, que c’est avec une organisation dépassée, composée de cadres plus que vieillissant et n’ayant pas une activité régulière depuis quasiment 20 ans, et des installations pour la plupart obsolètes, qu’il serait possible de relancer la production, comme avant et comme si de rien n’était, c’est-à-dire avant 1990, alors même que depuis, nos meilleurs mines (32 millions de tonnes de cuivre) ont été cédées dans les partenariats, ne laissant à GECAMINES que 450.000 tonnes de cuivre et qu’aucun investissement n’a été entrepris dans l’appareil productif et ce jusqu’à peu.
La seule voie possible est celle de la transformation qui a été engagée, qui consiste à rapprocher notre organisation des meilleurs standards mondiaux, à rajeunir nos cadres et sortir ceux qui n’ont eu aucun résultat à leur actif et qui ont amené l’entreprise là où elle est aujourd’hui, à adapter le nombre des salariés à la capacité productive pour reconstruire un outil performant.
Cette transformation prendra du temps, mais est faite dans le respect de tous les salariés, dont aucun à ce jour n’a été licencié, malgré l’absence d’activité pour un grand nombre d’entre eux. Ceux qui propagent des informations contraires, sont de mauvaise foi et n’ont d’autre but que de faire perdurer un système au détriment de l’ensemble des salariés de GECAMINES et de l’entreprise toute entière.
Votre Excellence, Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, nous espérons à travers ce message vous voir rassuré sur la direction qu’avait empruntée notre entreprise depuis bientôt six années et sur la nécessité de l’accompagner.

Nous pensons que depuis trois années désormais, GECAMINES a eu le courage d’affronter la réalité sans compromis pour admettre qu’en l’état, elle n’était plus en capacité de jouer son rôle, comme elle a pu le faire par le passé. Nous travailleurs, salariés, de cette entreprise, sommes pleinement conscient que si nous voulons redevenir un jour une grande entreprise, nous n’avons pas d’autre alternative que d’accompagner la transformation en profondeur de notre entreprise.

Nous sommes persuadés que notre situation pourra servir d’exemple et de laboratoire à toutes les autres entreprises du Portefeuille de l’Etat, qui plus ou moins, sont toutes dans la même situation que la GECAMINES. 
Aussi, l’accompagnement bienveillant de l’Etat congolais est-il de la plus grande importance à une période charnière de l’histoire de notre entreprise, pour faire face à ses défis et doter à nouveau notre pays d’un outil de production à la mesure des besoins économiques de la RDC.
Excellence Monsieur le Président de la République, nous vous conjurons de ne pas céder aux tenants de l’immobilisme et de la réaction et souhaitons vivement avoir éclairé votre Excellence sur l’Etat des lieux de notre Entreprise selon l’œil de l’ouvrier que nous sommes.
Nous vous prions d’agréer, Excellence Monsieur le Chef de l’Etat, l’assurance de nos considérations patriotiques.

Fait à Lubumbashi, le 13 février 2019

SYNDICATS REPRESENTATIFS A LA GECAMINES SA. ET BUREAU SYNDICAL PERMANENT

gécamines signature

 

Avec La Pros

 

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