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Le député national Patrick Munyoni écrit à Tshisekedi et menace d’interpeller le ministre des Transcoms.

Le protocole d’accord était déjà signé entre la RDC et la compagnie aérienne éthiopienne  » Ethiopian Airlines  » pour donner naissance à la compagnie aérienne congolaise dénommée  » Air Congo « . Le gouvernement congolais avait même déjà versé le gage de 10 millions USD. Ce qui permettra à  » Ethiopian Airlines  » d’affecter 7 aéronefs à  » Air Congo  » comme flotte pour son trafic aérien.

Mais, selon le député national Patrick Munyoni, élu de la ville de Goma, ce projet n’est pas bénéfique aux Congolais. Car, sur tous les postes à créer dans cette nouvelle compagnie aérienne, les Congolais n’occupent qu’un seul, celui de PCA (Président du Conseil d’administration), ce qui est dérisoire compte tenu de sa participation au capital. D’où, la RDC n’aurait pas dû signer un tel Accord avec un tel déséquilibre, sans tenir compte de la règle de la proportionnalité.

Autre point négatif qui fait grincer les dents de Patrick Munyoni, c’est sur l’achat de 7 aéronefs où on a laissé « Ethiopian Airlines  » mener seule, sans la RDC, les négociations avec  » Emirati Airways  » la compagnie aérienne des Emirats qui en est propriétaire. Les Congolais ne devraient pas être tenus à l’écart comme c’était le cas, alors qu’ils sont dans le capital de  » Air Congo« . Il fallait des négociations directes entre la RDC et les Emiratis.

Quant aux 10 millions USD de gage de participation de la RDC et où le Président Félix Tshisekedi avait assuré que le gouvernement allait libérer sans difficulté l’élu de Goma lui demande si ces 10 millions USD seront de quels comptes du trésor public dès lors qu’ils ne sont pas prévus au Budget 2022 en cours d’exécution. Ce sont tous ces questionnements que relève le député Patrick Munyoni dans son courrier officiel adressé au chef de l’Etat avec copie pour information au ministre des Transports et communications, Chérubin Okende, qu’il a décidé d’interpeller pour qu’il vienne dire au peuple congolais par le biais de la représentation nationale en quoi cette nouvelle compagnie aérienne est profitable aux Congolais.

Le député national Patrick Munyoni est catégorique et s’oppose à la création de  » Air Congo  » car , d’après lui , la RDC ne gagne rien du tout et les Congolais se retrouveront pas en termes d’emplois où tous les employés seront de nationalité éthiopienne à l’exception du PCA. Ce qu’il faut faire et qui est bénéfique, c’est plutôt de réhabiliter la compagnie aérienne congolaise  » Congo Airways  » qui dispose de 800 agents.

En créant une nouvelle compagnie aérienne comme « Air Congo « , on met au chômage ces 800 travailleurs, 800 nourriciers de familles. Là aussi, on dirait dans l’intérêt de qui. Alors que pour le même montant de 10 millions USD aurait seulement servi à relancer l’Accord entre la même  » Ethiopian Airlines  » et « Congo Airways  » qui met en leasing ses avions qui sont exploités par  » Congo Airways » qui n’a pas d’aéronef. Ce qui aurait permis de sauvegarder les 800 emplois des Congolais.

Avec la nouvelle compagnie aérienne  » Air Congo « , la RDC est en une énième création dans le secteur de l’aviation civile où les géants comme Sabena, Air Afrique qui couvrait toute l’Afrique et la SAA sud-africaine sont tombés en faillite les unes après les autres car les coûts d’exploitation sont exorbitants et les compagnies travaillent à perte et plus souvent ces pertes sont couvertes par les trésors publics de ces Etats. Ce qui n’est pas le cas pour les compagnies aériennes privées qui va, de ce fait, mettre la clé sous le paillasson.

Quant à la compagnie aérienne  » Air Congo « , cette dénomination ne commence pas aujourd’hui, mais en 1960 et devenue  » Air Zaïre  » en 1971 avec la même personnalité juridique pour devenir LAC (Lignes aériennes congolaises) en 1997 à l’avènement de Laurent-Désiré Kabila avec le même patrimoine immobilier impressionnant dans toutes les provinces du pays et une flotte conséquente. LAC est à ce jour en liquidation, ce à quoi s’opposent ses dizaines de travailleurs.

 » Air Congo  » est une nouvelle compagnie aérienne à créer, pas sur les cendres des LAC, mais qui n’a rien à voir avec LAC. Les analyses sont nombreuses à s’interagir sur la rentabilité d’une telle compagnie aérienne quand on sait qu’en Afrique à ce jour, seules deux compagnies aériennes ont échappé à la faillite.

Dans le contexte économique mondial troublé d’aujourd’hui, une nouvelle compagnie aérienne ne saura pas faire face aux charges d’exploitations et est vouée à perte car même l’Etat qui a aussi des difficultés de trésorerie ne saurait intervenir par des subventions.

C’est le cas de la SAA sud-africaine sur qui l’Etat sud-africain à une créance en milliards USD, ce qui a conduit à la faillite de cette grande compagnie aérienne qui desservait les quatre coins du monde, pendant de longues années.

Cette nouvelle compagnie aérienne que veut créer la RDC en partenariat avec  » Ethiopian Airlines  » n’aura que la vie d’une rose comme toutes celles qui l’ont précédée. Ce qui pousse la question tout à fait légitime de savoir qui a pu donner un pareil conseil à Félix Tshisekedi afin qu’il engage la RDC dans une entreprise aussi économiquement hasardeuse qui n’est vouée qu’à la faillite pure et simple des compagnies aériennes nationales qui l’ont précédées. Même les privés n’y ont pas dérogé et on a assisté à l’éclipse totale des compagnies comme  » Shabair » de l’investisseur belge Malta Forrest ou  » Hewa Bora  » de l’homme d’affaires grec Stavros Papaianon, qui est un pilote de ligne.

 KANDOLO M./ forum des as

 

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