Plombée par l’inflation, l’économie américaine continue de ralentir. Le produit intérieur brut des États-Unis a de nouveau reculé au deuxième trimestre, selon les chiffres publiés ce jeudi 28 juillet par le département du Commerce. Le risque de récession plane plus que jamais au-dessus de la première économie du monde, même si l’administration de Joe Biden affirme le contraire.
L’économie américaine vient-elle d'entrer en récession ? C’est la question brûlante après ce nouveau repli du PIB. Il s’est contracté de 0,9% en rythme annualisé au deuxième trimestre, après avoir déjà reculé de 1,6% au premier trimestre.
Ce ralentissement s’explique en partie par des baisses d’investissements des entreprises et d’achats de logements de la part des ménages. Le gouvernement et les États ont, eux aussi, freiné leurs dépenses.
Une telle conjoncture suffit habituellement pour parler de récession. Mais l'administration Biden ne veut pas se baser uniquement sur ces critères et avance que certains indicateurs sont au vert. C’est le cas de la consommation ou de l’emploi avec des inscriptions au chômage en baisse.
Techniquement, on considère effectivement que deux trimestres de croissance négative c’est une récession. Donc, techniquement, les Etats-Unis sont en récession. Mais en fait c’est un jugement un peu rapide, parce qu’on doit tempérer ça par d’autres éléments, notamment le taux d’emploi, qui est extrêmement élevé aux Etats-Unis, et l’inflation créé une vivacité économique qui s’oppose à la récession.
Bruno Colmant, docteur en économie appliquée aux Etats-Unis
En réalité, seul le Bureau national de la recherche économique peut déterminer si le pays est officiellement entré en récession. Il ne s'est pas encore exprimé jusqu'ici.
Le FMI avait, lui, revu à la baisse sa prévision de croissance des États-Unis pour 2022, et ne table désormais plus que sur 2,3%.
Une chose est sûre, ce ralentissement de l'économie est un coup dur pour Joe Biden, à quelques mois seulement des élections de mi-mandat.
Rfi