Après 18 mois d'enquête, le Congrès américain a rendu ce mercredi 16 septembre ses conclusions sur les crashs du Boeing 737 Max de Lion Air en octobre 2018 et sur celui du Boeing 737 Max de Ethiopan Airlines en mars 2019.
C'est « l'horrible aboutissement » d'une série de défauts d'ingénierie, d'une mauvaise gestion et d'un manque de supervision, selon l'expression employée par la commission des Transports du Congrès américain, qui a rendu ses conclusions mercredi 16 septembre. Pendant 18 mois, elle s'est penchée sur une vingtaine d'auditions et a lu quelque 600 000 pages de documents.
Son objectif : comprendre les accidents mortels du Boeing 737 Max survenus ces deux dernières années. Le crash d'un avion de Lion Air en octobre 2018 et celui d'un avion d'Ethiopian Airlines en mars 2019 ont coûté la vie au total à 346 personnes. Selon la commission, la responsabilité est partagée entre le constructeur américain et le régulateur américain de l'aviation, la FAA.
Mauvaises évaluations, erreurs, dissimulation, complaisance...
Le rapport de plus de 230 pages révèle que Boeing a pêché par « la répétition inquiétante de mauvaises évaluations techniques et d'erreurs de jugement troublantes de la part de la direction », notamment concernant le logiciel antidécrochage MCAS mis en cause dans les deux accidents. Cela concerne aussi le partage des informations avec des pilotes dont beaucoup ignoraient son existence. Une erreur coupable, que les rapporteurs, faute d'obtenir des éléments d'explications clairs, mettent sur le compte d'une « culture de dissimulation » au sein du groupe.
Le rapport met aussi en cause la pression financière sur Boeing, qui l'a poussé à accélérer coûte que coûte le calendrier de production pour rattraper le concurrent Airbus. Mais cela n'aurait pu se faire sur l'influence du géant de l'aviation sur le régulateur américain. Des employés de Boeing faisaient le travail de la FAA, ou l'invitaient à rendre des rapports complaisants. Comme Boeing, la FAA a promis que des réformes étaient en cours pour changer les processus et la culture maison. C'est une nécessité, car l'avenir du 737 Max se trouve entre les mains de la FAA et des autres régulateurs dans le monde.
RFI