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« Restructuration boursière » pour les uns, perte d’emploi pour les autres, C’est ainsi que l’on pourrait résumer l’effet papillon qu’a eu la décision du géant suisse des matières premières Glencore de retirer 400 000 tonnes de cuivre du marché en septembre dernier et pour 18 mois. L’objectif pour le minier : remonter son cours en bourse et réduire sa dette. Premiers pays touchés : la République démocratique du Congo et la Zambie.

Dans la ville de Kolwezi, au Katanga, l’effet a été immédiat et douloureux.  Glencore sous le nom de KCC y représente le principal employeur, véritable poumon économique de la ville où l’entreprise produisait 450 tonnes de cuivre par jour. Le minier a donc beau promettre de conserver 80 % des emplois entre la RDC et la Zambie, à Kolwezi la panique règne parmi la population, 1 200 agents sur les 4 500 qu’emploie le géant du cuivre devraient être remerciés dans les semaines qui viennent. Mais la véritable inquiétude concerne tous les emplois indirects, les sous-traitants du minier.

Les transporteurs du minerai par exemple, ou ceux qui construisaient les murs de soutènement : 5 500 officiellement, mais selon la société civile c’est plutôt 10 000 personnes dont l’activité dépend directement de celle de Glencore et qui est en train d’être interrompue.
 
Résultat : la population sur place s’inquiète, tant l’activité minière est le seul employeur dans un pays dont l’économie dépend totalement de la production de cuivre et de cobalt. Des matières premières lourdement touchées par la chute des cours mondiaux. Depuis 2011, les cours du cuivre ont été divisés par deux, passant de 10 000 dollars la tonne à un peu plus de 5 000 dollars aujourd’hui.
 
Résultat : si réduire sa production de cuivre est une stratégie payante pour le minier suisse, l'action de Glencore est déjà remontée depuis cette annonce,  l’Etat congolais,  lui, risque d’en être l’autre grand perdant.
 
KCC est l’un des plus gros contributeurs aux recettes de la RDC. Selon l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives, en 2013, les taxes et redevances payées par KCC représentaient 20 % des recettes de l’Etat congolais dans le secteur minier, soit près de 300 millions de dollars.Un manque à gagner gigantesque, pour le Congo alors que le cours du pétrole a lui aussi chuté.
 
Mais le groupe suisse promet d’investir 900 millions d’euros au Katanga, pour achever un programme de modernisation des installations. Des travaux censés réduire à terme les couts de production du métal toujours très élevés en RDC du fait d’installations très anciennes et de coupures d’électricité récurrentes. Une façon de dire que le groupe croit toujours au potentiel minier du Katanga sans répondre toutefois à la question de sa survie ces 18 prochains mois.

Avec Rfi

 

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