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Appels sur l’actualité se penche sur le prix du cuivre, qui atteint son plus bas niveau depuis six ans. En cause, la faible demande de la Chine, premier consommateur de la planète. Le cours du métal rouge a plongé de plus de 22% en un an, aiguisant les craintes d'un ralentissement encore plus prononcé sur le marché chinois. Les économies du Chili et du Pérou, parmi les plus importants producteurs et exportateurs mondiaux de cuivre, sont aussi concernées par cette menace, comme le sont, en Afrique, celles de la Zambie et de la RD-Congo.

En quoi le ralentissement de l’économie chinoise affecte-t-elle le cours du cuivre ?  Et pourquoi cette baisse de la demande chinoise ?
Il y a une chute du prix du cuivre, passé sous le seuil fatidique des 5 000 dollars la tonne en début de semaine dernière - contre 8 500 dollars au printemps 2012. On a tendance à mettre cette baisse sur le compte du ralentissement de l’économie chinoise, dont la croissance du produit intérieur brut n’est plus à deux chiffres mais à un chiffre. Pourtant, la Chine n’a pas baissé ses importations de minerai de cuivre, qui ont même beaucoup augmenté depuis deux ans : en juillet, elles étaient encore supérieures de 7% à celles de juillet 2014 !

Alors, pourquoi le prix du métal rouge baisse-t-il ?
Avant tout parce que l’offre mondiale de cuivre est trop importante, tout comme celle du pétrole. On a fait trop d’investissements depuis dix ans et, aujourd’hui, les projets miniers sortent de terre. La production devrait encore augmenter de 3% cette année et de 5% en 2016. Il s’agit du plus gros excédent mondial en cuivre depuis treize ans et, forcément, les cours du métal chutent. Sur le marché des matières premières, cette chute des prix est aggravée par la peur des investisseurs, ceux qui n’utilisent pas concrètement le métal rouge pour fabriquer des câbles et qui se débarrassent de leurs contrats de cuivre parce qu’ils anticipent une crise de l’économie chinoise. Qui pour l’instant a surtout pris la forme d’une crise des marchés financiers. Ce qui a baissé à la rigueur, en Chine, ce sont les importations de cuivre raffiné, qui servait de gage aux entreprises chinoises pour obtenir des prêts bancaires. Les autorités de Pékin ont mis fin à ce trafic qui allait contre leurs efforts d’encadrement du crédit.

Quelles pourraient être les conséquences de la chute du cuivre pour les pays producteurs ?
Même si les pays producteurs continuent de vendre autant voire plus de minerai de cuivre, son prix, au plus bas depuis six ans et demi, est un gros coup dur car les groupes miniers en tirent quasiment moitié moins de dollars la tonne qu’en 2012. Pour le Chili, premier producteur mondial, ainsi que pour la Zambie, le cuivre représente plus de 10% du produit intérieur brut. La croissance chilienne est au plus bas depuis cinq ans. Codelco, le géant public du cuivre, a vu ses bénéfices plonger et ses coûts augmenter d’autant que la teneur en cuivre diminue et qu’il faut brasser de plus en plus de tonnes de minerai. Quant à la Zambie, deuxième producteur africain de cuivre, elle a vu sa monnaie, le kwacha, s’effondrer et son déficit budgétaire se creuser. Le gouvernement de Lusaka a même dû faire appel au Fonds monétaire international. Comble de malchance, la Zambie a connu une grave sécheresse comme toute l’Afrique australe, ce qui a vidé les barrages hydroélectriques et raréfié l’électricité indispensable aux groupes miniers pour concentrer leur cuivre.

Qu’en est-il pour la République démocratique du Congo, désormais premier producteur africain de cuivre ?
La RD-Congo a également revu à la baisse sa croissance économique pour 2015, passée à 8,4% contre 9,5% en 2014. Dans les mines de la province du Katanga, les groupes miniers ont aussi des problèmes d’électricité. Ils ont subi des pertes financières, mais ils font le gros dos. Glencore continue même d’investir en RDC pour augmenter la durée de vie des gisements. Et extraire le cuivre par un nouveau procédé, la lixiviation, où l’on dissout le minerai. L’objectif est d’avoir une production plus importante en RDC, qui reste un pays minier à bas coût, et d’augmenter la part de marché du cuivre congolais d’ici à la reprise des cours. Une reprise espérée par les groupes miniers en 2017-2018, lorsque la production des pays concurrents aura été découragée par des cours très bas et que le surplus mondial de cuivre sera épongé…

Avec Rfi

 

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