La banque centrale américaine (Fed) a finalement choisi la prudence, ce jeudi 17 septembre. Elle maintient sa politique de taux d'intérêt proches de zéro, après les récentes turbulences financières et incertitudes économiques, notamment en Chine.
Après deux jours de réunion, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a finalement opté pour le maintien du loyer de l'argent à son plus bas niveau : entre 0 et 0,25%. Les taux d'intérêt ne seront donc pas relevés, ce qui aurait été une première en près de dix ans.
Cette décision est en grande partie liée aux récentes turbulences financières et incertitudes économiques dans les marchés émergents, Chine en tête. Le ralentissement de l'activité économique chinoise suscite en effet des inquiétudes croissantes. Des inquiétudes qui, selon la présidente de la Fed « ont conduit à une volatilité sur les marchés financiers ». Janet Yellen a par ailleurs reconnu que la récente appréciation du dollar et la baisse des prix des matières premières allaient maintenir l'inflation « vraiment basse » dans les mois à venir.
Spéculations
Mais ce statu quo monétaire n'a pas fait l'unanimité au Comité de direction de la Fed. Beaucoup d'investisseurs semblaient d'ailleurs s'attendre à une hausse des taux directeurs. Cela laisse donc présager de nouvelles spéculations sur les marchés en prévision des deux prochaines réunions de la Fed qui se tiendront avant la fin de l'année. Ces spéculations sur les intentions de la banque centrale américaine pourraient conduire à de nouvelles « turbulences », regrette Mme Yellen, qui déplore « une situation fâcheuse ».
La présidente de la Fed a tout de même laissé la porte ouverte à une éventuelle hausse des taux, qui serait son plus grand défi depuis sa prise de fonction début 2014. Mais le cas échéant, les pays émergents craignent une fuite des capitaux vers des pays plus sûrs et rémunérateurs.
Avec Afp